Le directeur commercial d'Airbus aime vraiment l'intérieur de la CSeries mais ce n'est pas suffisant pour qu'il considère la possibilité d'un appareil plus grand, un CS500, comme une menace.

«Ils ont un joli petit avion mais il n'y a pas d'inquiétudes à avoir», a déclaré John Leahy jeudi matin, lors de la conférence de presse finale d'Airbus à l'occasion du salon aéronautique du Bourget.

Il a raconté aux journalistes que Pierre Beaudoin, le président du conseil d'administration de Bombardier, l'avait invité, lui et le président-directeur général d'Airbus Fabrice Brégier, à visiter le CS100 au salon du Bourget.

«Nous y sommes allés il y a quelques jours, a-t-il poursuivi. J'ai été impressionné par l'intérieur de l'appareil, c'est très bien. J'ai été particulièrement impressionné par la taille des fauteuils.»

Alors que les fauteuils de l'Airbus A320 ont entre 17,5 et 18 pouces de large (selon la société aérienne) et que ceux du Boeing 737 ont généralement 17 pouces de large, les fauteuils de la CSeries ont 18,5 pouces de large (19 pouces pour le fauteuil du milieu).

«Si vous vous demandez si on peut voir la différence entre 17 pouces et 18 pouces, je peux vous dire que c'est très évident», a lancé M. Leahy.

Le CS100 de Bombardier peut transporter jusqu'à 133 passagers dans une version à haute densité alors que le CS300 peut en transporter jusqu'à 160.

Ces appareils n'entrent pas en compétition directe avec les plus gros vendeurs de Boeing et d'Airbus, le 737 et l'A320, qui comportent plus de sièges.

Toutefois, au cours des dernières semaines, il a été question d'allonger quelque peu la CSeries pour en faire un CS500.

La direction de Bombardier n'écarte pas l'idée d'un tel appareil mais elle a fait savoir que pour l'instant, elle se concentrait sur la certification et l'entrée en service du CS100 et du CS300.

Plus tôt cette semaine au Bourget, le président et chef de la direction de Boeing Commercial Aircrafts Ray Conner a noté qu'un CS500 tomberait directement dans le segment de marché de Boeing et représenterait donc une nouvelle concurrence.

«Nous attendons avec impatience une telle occasion, avait-il toutefois ajouté avec un large sourire. Avec beaucoup d'enthousiasme.»

Pour sa part, John Leahy a déclaré jeudi que, «sans vouloir insulter les gens de Montréal de quelque façon que ce soit», il n'avait pas vu une grande concurrence de la part de la CSeries au cours des dernières années.

«Combien de commandes ont-ils obtenues?», a interjeté Patrice Brégier.

La CSeries compte 243 commandes fermes. Au cours du salon du Bourget, Bombardier n'a remporté absolument aucune nouvelle commande pour cette famille d'appareils.

Le salon du Bourget prend fin officiellement dimanche, mais traditionnellement, les rencontres et discussions d'importance se terminent le jeudi.

PHOTO ARND WIEGMANN, REUTERS

L'intérieur d'un CS100.