L'avionneur Dassault Aviation a dévoilé mardi le dernier né de sa gamme Falcon, le 5X, un biréacteur à long rayon d'action et à large cabine, le segment qui présente le plus grand potentiel de croissance de l'aviation d'affaires en pleine reprise.

«L'ambition du 5X est de devenir la nouvelle référence du marché des jets d'affaires à long rayon d'action», a déclaré le PDG Éric Trappier lors de ce «rollout», première présentation publique de l'appareil, devant quelque 400 clients, opérateurs, partenaires industriels, représentants des autorités de certification et élus locaux.

L'avion offre «la cabine la plus large du marché» et «son autonomie de 5200 nm (miles nautiques, soit 9630 km) lui permet de relier sans escale» les lignes «les plus fréquentées de la planète», a ajouté M. Trappier lors de cet événement dans son usine d'assemblage de Mérignac.

L'appareil pourra ainsi relier sans escale Los Angeles à Londres, Sao Paulo à Chicago, Paris à Pékin ou Johannesburg à Genève avec huit passagers à son bord.

Le 5X a été lancé en octobre 2013 aux États-Unis, marché historique où les deux tiers de la flotte mondiale sont positionnés. Il se situera entre les triréacteurs 900LX et le 7X de la gamme Falcon de Dassault Aviation et sera en concurrence avec le G450 et le nouveau G500 de l'avionneur américain Gulfstream, et surtout avec le GL5000 du Canadien Bombardier.

Cette présentation intervient alors que le marché de l'aviation d'affaires poursuit, malgré un premier trimestre décevant, sa reprise amorcée depuis deux ans grâce au marché nord-américain.

Et elle se déroule en année faste pour Dassault Aviation, qui a signé les premiers contrats exports de son avion de combat Rafale, et poursuit les essais en vue de la certification d'un autre jet d'affaires, le 8X, un triréacteur au long rayon d'action.

L'avionneur profite également de la reprise du marché, après avoir enregistré l'an dernier et pour la première fois depuis 2008 plus de commandes que de livraisons.

Dassault, qui réalisait ces dernières années 70% de son activité dans l'aviation d'affaires, se targue de cette présence sur les marchés civil et militaire, pour rivaliser avec ses concurrents.

«Cette dualité, plus que jamais renforcée avec les récents succès du Rafale à l'export, nous aide à rester à la pointe de la technologie et contribue à la santé financière de l'entreprise», a affirmé M. Trappier.

Il a cité l'analyse d'un magazine américain qui soulignait la «singularité» de Dassault, «qui se distingue par sa petite taille au milieu des poids lourds (...), capable de tenir tête à des géants comme Boeing et Lockheed Martin sur le marché ô combien disputé des avions de combat».

Parmi les multiples innovations qu'il embarque, le 5X est équipé d'un cockpit redessiné, d'une toute nouvelle aile «ultra efficiente», d'un système de commandes de vol numériques dérivé du Rafale, de systèmes d'autodiagnostic, et du tout nouveau moteur Silvercrest de Snecma, plus économe en carburant (environ -15%) que les moteurs actuels de catégories équivalentes.

Le programme subira toutefois le retard de certification du moteur Snecma qui pour des problèmes techniques devrait intervenir à l'été 2016 au lieu de fin 2015 prévu initialement. «Nous sommes dans ce travail d'adaptation», a indiqué Éric Trappier en disant «pas très inquiet».

Selon M. Trappier, le 5X est «plus éco-efficient que n'importe quel autre jet d'affaires de sa catégorie» et permet «une vitesse d'approche semblable à celle des avions à turbopropulseurs», de 105 noeuds. Un argument de poids pour les opérateurs de jets d'affaires pour desservir un plus grand nombre d'aéroports dans le monde.

«Ces qualités seraient impossibles sans le recours aux technologies clés développées pour nos programmes d'avions de combat. Cela prouve une fois de plus l'importance de maintenir» la double spécialisation de l'avionneur, a insisté M. Trappier.

Proposé au prix de 45 millions de dollars, le 5X doit effectuer son vol inaugural d'ici à la fin de l'été.

«Plus important investissement des programmes Falcon à ce jour», selon M. Trappier, l'appareil rencontre déjà un beau succès.

«Compte tenu du vif enthousiasme des clients à l'égard de ce nouvel avion, nous nous attendons à ce qu'il devienne très vite aussi populaire que le 7X, le modèle le plus rapidement vendu de la gamme Falcon», a-t-il assuré.