L'avionneur européen Airbus a affirmé vendredi qu'il intenterait des actions en justice à la suite d'informations selon lesquelles il a été ciblé par des agences de renseignement allemandes et américaines.

L'entreprise, qui construit des appareils militaires et civils et est un féroce rival du constructeur américain Boeing, a indiqué qu'elle déposerait une plainte au criminel en Allemagne contre des «personnes non identifiées». Il s'agit d'une pratique courante en Allemagne qui contraint les autorités à enquêter.

Airbus a soutenu par communiqué savoir qu'elle était ciblée par des activités de renseignement en tant que joueur majeur de l'industrie, ajoutant qu'il semblait y avoir dans ce cas particulier un «soupçon raisonnable d'espionnage industriel allégué». Disant être alarmée par ces soupçons, l'entreprise a précisé avoir demandé de l'information au gouvernement allemand et être en dialogue avec Berlin.

Airbus a dit avoir été informée des allégations par les articles dans les médias, disant ne pas avoir elle-même de renseignements de première main.

Le gouvernement allemand a promis de coopérer avec les législateurs enquêtant sur les allégations selon lesquelles l'agence de renseignement du pays a abusé de ses pouvoirs en aidant l'Agence de sécurité nationale des États-Unis (NSA) à espionner des responsables européens et des entreprises.

Ces allégations ont été rapportées dans plusieurs médias allemands au cours des deux dernières semaines, incluant l'hebdomadaire «Der Spiegel», le quotidien de Munich «Süeddeutsche Zeitung» et le journal à grand tirage «Bild».

«Der Spiegel» a affirmé vendredi sur son site Web que l'agence de renseignement allemande, connue sous l'acronyme BND, avait répondu à une requête de surveillance du numéro de téléphone en Arabie saoudite d'un employé d'Airbus chargé des démarches pour les permis d'exportation du gouvernement.

L'Allemagne a joué un rôle clé dans la surveillance des télécommunications au Moyen-Orient dans la foulée des attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Mais de récents reportages dans les médias allemands laissent croire que les «sélecteurs» - mots-clés et numéros fournis par la NSA afin que la BND puisse parcourir de vastes quantités de téléphones et courriels - incluaient entre autres les courriels de hauts diplomates français.

Ces allégations mettent le gouvernement allemand dans l'embarras, alors que Berlin avait réagi avec colère il y a deux ans aux informations selon lesquelles la NSA avait espionné de hauts responsables allemands.