La compagnie aérienne à bas coût Ryanair a relancé lundi son projet de compagnie transatlantique, un vieux rêve américain pour l'entreprise irlandaise aujourd'hui centrée sur le marché européen.

La compagnie a toutefois averti que ce projet de relier une douzaine de villes européennes à une douzaine de villes américaines ne verrait pas le jour avant «quatre ou cinq ans». Elle voudrait proposer quelques billets sur chaque vol pour l'équivalent de 10 livres (environ 19 $), bien que la plupart des billets coûteraient plus cher.

«Le conseil d'administration de Ryanair [...] a approuvé des projets de développement pour la croissance future, dont un projet transatlantique», a expliqué l'entreprise dans un communiqué.

«Les consommateurs européens veulent des coûts de transport moins élevés vers les États-Unis, tout comme les Américains le souhaitent vers l'Europe. Nous considérons cela comme un développement logique» pour Ryanair, née il y a 30 ans.

Le groupe basé à Dublin, qui utilise exclusivement des avions moyen-courriers de la famille Boeing 737, va néanmoins devoir se procurer des avions long-courriers, ce qui risque de prendre du temps au vu des délais de livraison habituels dans l'industrie aéronautique.

«Nous parlons avec les constructeurs à propos d'avions long-courriers, mais nous ne pouvons commenter davantage», a ajouté Ryanair.

Parmi les villes qui pourraient être desservies figurent, côté européen, Dublin, Londres, Cologne et Berlin et, côté américain, New York, Boston et Washington.

Le directeur marketing de la compagnie a expliqué toutefois récemment que si Ryanair devait assurer des liaisons transatlantiques, elle le ferait sous une marque distincte.

Relier l'Europe et les États-Unis à moindre coût constitue un vieux rêve du directeur général de Ryanair, Michael O'Leary, qui envisageait déjà cette possibilité à la fin des années 2000.

La concrétisation de cette ambition dépendra de la capacité du groupe à acquérir des avions long-courriers à bas coût.

«Il est difficile de savoir quand Ryanair aura réuni suffisamment d'avions -au moins une vingtaine ou une trentaine dans un premier temps- mais quoi qu'il arrive, une mise en service est difficilement envisageable avant 2019 ou 2020, au plus tôt», a estimé Cliff Taylor, un analyste du monde des affaires dans les colonnes de l'Irish Times.

L'annonce de Ryanair intervient peu après la décision de la compagnie allemande Lufthansa d'entrer sur le marché des bas prix pour les liaisons intercontinentales, dans un cadre qui reste à préciser néanmoins.