Ottawa annonce un investissement de 17 millions de millions sur trois ans à l'aéroport Saint-Hubert de Longueuil, sur la Rive-Sud de Montréal.

L'argent servira à la remise en état de la piste principale, des voies de circulation et des aires de trafic, mais pave également la voie à des améliorations beaucoup plus importantes à long terme.

«C'est pour mettre à niveau nos infrastructures, dont une grande partie de la piste principale qui est en fin de vie», a expliqué le président du conseil de Développement Aéroport Saint-Hubert Longueuil (DASHL), Jacques Spencer, en entrevue avec La Presse Canadienne.

«La piste a 7800 pieds, mais les fonds qui nous sont dédiés sont pour mettre à niveau 6000 pieds de cette piste et deux voies de circulation», a-t-il précisé.

Cette distance partielle s'explique par le fait que le programme fédéral couvre les besoins du transporteur principal, en l'occurrence Pascan Aviation, qui utilise notamment des appareils ATR-42.

Les travaux visent notamment des améliorations aux systèmes électriques et le remplacement de systèmes de drainage dans le but d'assurer de façon continue la sécurité des activités à cet aéroport pour les équipages de conduite, les passagers et les employés.

L'annonce de l'investissement fédéral, faite lundi par le ministre Denis Lebel, a été fort bien accueillie par la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire.

«La décision du gouvernement fédéral d'octroyer les fonds demandés confirme que l'aéroport de Saint-Hubert constitue une infrastructure vitale pour Longueuil et pour toute la région. De plus, c'est une excellente nouvelle qui vient soutenir le projet de municipalisation de l'aéroport que nous avons mis de l'avant en 2012», a indiqué Mme St-Hilaire par voie de communiqué.

Depuis 2012, Longueuil réclame la municipalisation de l'aéroport, qui ferait de l'infrastructure une propriété de la Ville, un projet dont la réalisation fait toujours l'objet de discussions avec le gouvernement du Québec.

«Souvent, pour une raison ou pour une autre, pendant que DASHL veut progresser, générer de nouveaux revenus, attirer une nouvelle clientèle, il peut y avoir une problématique pour certaines personnes qui sont sur le conseil d'administration», a dit M. Spencer, mettant en relief de possibles conflits entre les intérêts particuliers de certains et ceux de l'aéroport.

«Si c'est municipalisé, c'est la Ville qui devient le gestionnaire, ce qui rend la gouvernance beaucoup plus indépendante et les intervenants peuvent prendre des décisions pour le bien de l'opération», a-t-il ajouté.

Selon Jacques Spencer, l'investissement de Transport Canada est une première étape.

«Une fois cela complété, la dynamique d'investissement va devenir plus intéressante et on sera capables d'aller de l'avant et investir dans un aérogare, une caserne d'incendie, un service de dégivrage, etc., pour attirer cette clientèle d'affaires qui pourrait être intéressée à faire, par exemple, Montréal-Toronto», a-t-il dit.

Il a rappelé qu'une étude de Sécor en 2011 indiquait que le marché de l'aéroport de Saint-Hubert s'étend potentiellement en Estrie, dans toute la Montérégie et même dans le sud de l'Île de Montréal.

«C'est un bassin de plusieurs millions de personnes», a-t-il fait valoir.