Avec 1456 commandes nettes enregistrées l'an passé, Airbus reste le numéro 1 mondial des ventes d'avions mais il a livré moins d'appareils que son rival américain Boeing (BA).

Jusqu'à la semaine dernière, l'avionneur européen, principale filiale d'Airbus Group, était donné perdant sur les deux fronts mais comme souvent, il a multiplié les contrats en décembre.

Airbus a en outre «dépassé ses objectifs en 2014», en livrant un nombre record de 629 aéronefs toutes familles confondues contre 626 en 2013, a-t-il souligné mardi, à l'occasion de la publication de son bilan annuel à son siège à Toulouse.

Ce nombre est toutefois inférieur aux 723 annoncées par Boeing la semaine dernière.

Le nombre de livraisons est un des points les plus scrutés par le secteur car c'est à cette occasion que les avionneurs sont payés par leurs clients.

Dans la famille des avions moyen-courriers, Airbus peut toutefois se targuer d'avoir livré quelques exemplaires de plus que son concurrent Boeing: 490 avions de la famille A320 contre 485 de la famille 737.

Ces appareils, utilisés pour les vols de courte et moyenne distance, représentent l'écrasante majorité des commandes des deux avionneurs: 1321 des 1456 commandes enregistrées en 2014 par Airbus.

Et Airbus comme Boeing s'efforcent d'augmenter toujours plus les cadences de production pour honorer les milliers de commandes passées par les compagnies et les loueurs d'avions ces dernières années.

Le carnet de commandes d'Airbus s'établissait au 31 décembre au niveau record de 6.386 appareils d'une valeur de 919,3 milliards de dollars au prix catalogue, un montant purement indicatif puisqu'il est d'usage d'accorder d'importants rabais aux clients.

En 2014, Airbus n'a pas, comme prévu, égalé le record absolu de l'industrie aéronautique du nombre de commandes sur une année, qu'il avait enregistré en 2013 (1503 avions vendus).

Il n'a surtout pas atteint son objectif d'écouler 30 super Jumbo A380 avec 14 ventes, déduction faite de l'annulation des sept appareils de la compagnie japonaise Skymark.

2015, année de l'A320neo

Pour autant, «2014 a été une excellente année et les équipes d'Airbus sont parvenues non seulement à atteindre mais à dépasser leurs objectifs et engagements», a estimé le PDG d'Airbus, Fabrice Brégier, cité dans le communiqué.

L'année dernière aura été marquée par la finalisation des essais du nouveau biréacteur long-courrier A350 XWB (extra wide body) à l'été, par sa certification à l'automne avant la livraison du premier exemplaire A350-900 à Qatar Airways le 22 décembre.

L'A350 rivalise avec les 777 et les 787 Dreamliner de l'américain sur le marché lucratif des long-courriers de moyenne capacité (250 à 400 sièges) sur lequel Boeing est pour l'heure leader.

Airbus escompte écouler 7800 exemplaires de cette nouvelle famille (A350-900 et A350-1000), d'un montant potentiel d'environ .000 milliards de dollars. Et, le programme A350 devrait être rentable vers 2019.

Boeing a, lui, accumulé plus d'un millier de commandes pour son Dreamliner, lancé quelques années plus tôt.

Airbus a en outre lancé en juillet avec succès la version remotorisée de son long-courrier A330, l'A330neo qui doit entrer en service fin 2017 et qui va se substituer à l'A350-800 en voie d'abandon.

Six mois après son lancement, l'A330neo, proposé en deux versions (A330-800neo et A330-900neo), a été vendu à 120 exemplaires.

Le succès de l'A330neo pourrait néanmoins faire de l'ombre à la version classique (A330ceo) de ce biréacteur entrée en service il y a vingt ans.

Airbus a d'ores et déjà annoncé que la cadence de production des A330ceo ralentirait au dernier trimestre 2015, de 10 à 9 exemplaires par mois. Mais elle pourrait être encore revue à la baisse si les commandes n'étaient plus au rendez-vous.

S'agissant enfin du programme A320neo (new engine option), version remotorisée du moyen-courrier vedette, il se déroule «comme prévu» depuis le premier vol d'essai le 25 septembre dernier, ouvrant la voie à une certification au troisième trimestre 2015 et de premières livraisons au cours du dernier trimestre. Il entrera en service avec près de deux ans d'avance sur le 737 MAX.