Alors que le grand patron de la société mère de Pratt & Whitney Canada (P&WC) part à la retraite avec 172 millions US en poche, les employés non syndiqués de P & WC se font demander de prendre sept jours de congé sans solde en 2015.

Ce n'est pas la première fois que P&WC fait une telle demande à ses employés non syndiqués dans le cadre d'un train de mesures de contrôle des coûts.

En fait, P&WC a imposé cette mesure chaque année depuis 2009, sauf en 2014.

Cette fois-ci, toutefois, cette requête survient au moment même où le président et chef de la direction de United Technologies Corporation (UTC), Louis Chênevert, tire sa révérence.

Mercredi, l'agence Bloomberg a évalué à 172 millions US le pécule que le grand patron a accumulé pour ses vieux jours, soit 109 millions US sous forme d'options, 32 millions US sous forme d'actions assujetties à des restrictions et un fonds de retraite de 31 millions US.

La porte-parole de P&WC, Mélanie Bernard, a indiqué que la requête de l'entreprise s'appliquait à l'ensemble des employés dans le monde. Il y a toutefois des exceptions en fonction des « besoins opérationnels », des législations locales et des modalités des conventions collectives.

« Au Québec, nos employés syndiqués ne sont pas tenus de prendre ces journées-là, mais ils sons soumis aux autres mesures de contrôle des coûts, comme les restrictions de voyage », a-t-elle déclaré au cours d'une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Mme Bernard a déclaré que ce train de mesures était nécessaire pour faire face à des « défis financiers à court terme ».

« Nous avons eu de gros investissements en recherche et développement au cours des dernières années et ça prend un certain temps avant de voir des bénéfices », a-t-elle expliqué.

P&WC compte autour de 5000 employés au Québec, dont environ 2200 syndiqués, à Longueuil, Saint-Hubert et Mirabel.

Mme Bernard a été incapable de dire combien P&WC entendait économiser avec sa série de mesures de contrôle des coûts.

Même si les syndiqués québécois de P&WC ne sont pas tenus de prendre des journées de congé sans solde, ils ont été plusieurs à tiquer en constatant le pécule amassé par Louis Chênevert, a indiqué le président de la section locale 510 d'Unifor, Camil Larochelle.

« Tout le monde trouve que c'est démesuré, 172 millions vis-à-vis du salaire que nous faisons », a indiqué M. Larochelle dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.