Après une pause de quelques mois, les Russes ont recommencé à commander des avions d'affaires de Bombardier.

«Le début d'année a été excellent, nous avons vendu plusieurs avions au premier trimestre, mais lorsqu'est arrivée la situation en Ukraine, les choses ont paralysé pendant tout un trimestre, a raconté le président de Bombardier Avions d'affaires, Éric Martel, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Mais ça a commencé à reprendre au dernier trimestre, nous avons recommencé à prendre des commandes et à livrer des avions.»

M. Martel a souligné que Bombardier avait été particulièrement solide en Russie au cours des 10 dernières années en ce qui concerne les avions d'affaires. «Si vous allez à Vnukovo, l'aéroport principal de Moscou, ce sont des avions de Bombardier à 70 ou 80%», a-t-il affirmé.

La situation politique entourant l'Ukraine et la situation économique de la Russie ont eu raison d'un projet de coentreprise entre Bombardier et la société d'État russe Rostec dans le domaine de l'aviation d'affaires. La coentreprise devait instaurer une chaîne de montage pour le turboréacteur régional Q400.

En ce qui concerne l'aviation d'affaires, «les choses reprennent normalement», a déclaré M. Martel.

Bombardier prend du mieux

Bombardier Avions d'affaires a d'ailleurs repris du poil de la bête face à ses concurrents au troisième trimestre. L'entreprise s'est emparée du premier rang du palmarès des livraisons établi chaque trimestre par la General Aviation Manufacturers Association (GAMA), après l'avoir perdu pendant quelques trimestres aux mains de Gulfstream.

Bombardier a livré 45 appareils, d'une valeur de 1,72 milliard US, au troisième trimestre de 2014. L'avionneur a ainsi battu de justesse Gulfstream, qui a livré 31 appareils, d'une valeur de 1,68 milliard US.

M. Martel a reconnu que les deux premiers trimestres avaient été un peu lents pour certains modèles. Bombardier a effectué la transition entre le Challenger 300 et une nouvelle version, le Challenger 350. Ce genre de transition entraîne souvent une petite réduction de la production.

«Nous sommes revenus à une cadence normale, a-t-il affirmé. Nous sommes en bonne position pour les prochaines années.»

Bombardier Avions d'affaires a constaté une certaine reprise en ce qui a trait à ses plus petits appareils, la famille Learjet. Les stocks d'avions usagés de cette catégorie ont enfin commencé à diminuer.

«Habituellement, [après un ralentissement], les stocks de petits biréacteurs prennent six mois de plus que ceux des plus gros appareils pour se réajuster, a indiqué M. Martel. Là, ça a pris quatre ans.»

Pour l'instant, Bombardier Avions d'affaires n'entend pas modifier la cadence de production, mais M. Martel s'est montré optimiste en ce qui concerne le Challenger 650, une nouvelle version d'un appareil existant. «On pourrait peut-être avoir de bonnes nouvelles éventuellement», a-t-il déclaré.

Le Challenger 650 a un grand contenu montréalais: non seulement il est assemblé à Montréal, mais encore de grands composants y sont fabriqués, comme la cabine de pilotage, une partie du fuselage et les ailes.

Valeur des livraisons d'avions d'affaires au troisième trimestre :

> Bombardier: 1,72 milliard US

> Gulfstream: 1,68 milliard US

> Textron Aviation: 599 millions US

> Dassault: 499 millions US

> Embraer: 129 millions US