Pour apaiser la Ville de Mirabel, Aéroports de Montréal (ADM) a offert de continuer à payer l'impôt foncier sur l'aérogare de Mirabel même après sa démolition.

À l'heure actuelle, ADM verse à la Ville de Mirabel 600 000$ en impôt foncier pour le complexe de l'aérogare, soit l'immeuble lui-même, l'aéroquai et le stationnement. Ces structures disparaîtront sous le pic des démolisseurs au cours des prochains mois.

ADM a offert de continuer à payer ce plein montant en 2015 et 2016, puis de le diminuer progressivement en 2017 et 2018.

Évidemment, l'impôt foncier qui serait lié à la construction de nouveaux bâtiments sur le terrain serait déduit de ce montant, a précisé la vice-présidente aux affaires publiques d'ADM, Christiane Beaulieu, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires hier.

Mardi soir, le conseil municipal de Mirabel a abandonné la lutte pour préserver l'aérogare et a plutôt décidé de négocier une compensation financière avec ADM.

«Ç'a été une décision déchirante, mais il faut avancer dans ce dossier, a commenté le maire de Mirabel, Jean Bouchard, dans un entretien au téléphone avec La Presse Affaires hier. Aussi bien aller à une entente que d'aller à une injonction qui nous aurait donné quoi à la fin? On ne le sait pas trop.»

Il a affirmé que l'offre d'ADM avait évolué au cours des discussions et différait quelque peu de sa position de départ.

«Ce qui va être conclu entre ADM et nous sera dévoilé conjointement», a-t-il déclaré, ajoutant que les négociations allaient bien.

Mme Beaulieu a noté que l'ensemble du site de l'aéroport de Mirabel, avec la présence d'entreprises comme Bombardier, Pratt&Whitney Canada, L-3 MAS et Aerolia, générait des taxes foncières de 5,8 millions par année pour la Ville de Mirabel.

Elle a également signalé que le parc industriel de Mirabel était déjà à pleine capacité et que la Ville et ADM avaient avantage à travailler ensemble pour développer le site de l'aéroport de Mirabel.

Le maire Bouchard a abondé dans le même sens. «Nous serons là pour aider au développement non seulement du terrain en question, mais de tout le site aéroportuaire», a-t-il déclaré.

Mme Beaulieu a indiqué qu'elle avait lancé une campagne internationale pour trouver une ou des entreprises intéressées à s'installer sur le terrain. «Il est très rare dans le monde de trouver un terrain près d'un tablier, avec accès aux pistes», a-t-elle indiqué.

ADM placera de la publicité dans des médias spécialisés et donnera des entrevues pour faire connaître le site. Elle vise notamment des entreprises dans le domaine de l'aérospatiale et dans le domaine du fret aérien.

«À Mirabel, le tablier qu'utilise l'industrie du cargo est à saturation, a souligné Mme Beaulieu. Plutôt que de faire un autre tablier, il y en a un déjà. Il y a beaucoup de possibilités.»

Après ce premier blitz, ADM poursuivra ses efforts au Salon aéronautique du Bourget, en juin prochain.

«On rencontre beaucoup de monde dans ces grands salons-là, a indiqué Mme Beaulieu. Ça va peut-être stimuler un plus grand nombre de rencontres et nous aider à trouver preneur assez rapidement.»

À l'heure actuelle, l'entreprise Delsan-AIM vide l'aérogare de son contenu et entreprendra la semaine prochaine la décontamination du bâtiment, une étape délicate puisque celui-ci contient beaucoup d'amiante.