La Californie a mis en branle le processus pour choisir l'entreprise qui construira les locomotives et les wagons de son nouveau train à grande vitesse.

Bombardier n'est cependant pas certaine de vouloir participer à ce processus. C'est le président de Bombardier Transport, Lutz Bertling, qui prendra la décision finale au siège social de Berlin.

«C'est sûr que nous allons quand même regarder ça, nous allons voir ce que ça implique et nous allons retourner voir notre grand patron pour savoir quelle est l'orientation à prendre, a déclaré le porte-parole de Bombardier Transport, Marc Laforge, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Nous allons prendre la décision qui va s'imposer en temps et lieu.»

Il s'agira de voir si le projet en vaut la peine. «La technologie, nous l'avons, a affirmé M. Laforge. Nous sommes capables de répondre à tous les projets de TGV. C'est au sujet des conditions qui sont demandées à l'intérieur de l'appel d'offres qu'il peut y avoir divergence. Nous pouvons décider de ne pas soumettre de propositions.»

Il a ajouté que lorsque le processus suivait son cours, les clients pouvaient arriver avec des addenda. «Nous regardons les addenda, nous voyons si c'est réalisable, a-t-il noté. En cours de route, nous pouvons décider de nous retirer du processus.»

Mercredi, la société responsable du projet de train à grande vitesse, la California High-Speed Rail Authority, a émis une demande de manifestation d'intérêt pour la construction de 95 trains pouvant transporter au moins 450 passagers. Ces trains doivent pouvoir voyager à 354 kilomètres à l'heure et relier Los Angeles à San Francisco en moins de trois heures.

L'analyste Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, a rencontré M. Bertling à Berlin la semaine dernière. Dans une note d'analyse, il a écrit que Bombardier n'avait pas l'intention de participer au projet de train à grande vitesse de Californie parce que le constructeur n'avait pas d'ingénieurs disponibles pour travailler sur ce contrat à ce moment-ci.

«Nous allons prendre la décision à la lumière de ce qui est là, a plutôt affirmé M. Laforge à La Presse Affaires. Si les projets en valent vraiment la peine et que nous décidons de dégager des ressources en ingénierie pour nous y attarder, je pense que le président va prendre la décision en conséquence.»

Les constructeurs ont jusqu'au 22 octobre pour manifester leur intérêt. «Ça nous donne trois semaines pour jeter un coup d'oeil là-dessus et revenir avec une recommandation à notre président.»

Il y a un deuxième projet de train à grande vitesse aux États-Unis. Amtrak veut se procurer une nouvelle flotte pour remplacer l'Acela, un train à grande vitesse qui relie Boston à Washington sur le corridor du Nord-Est. Amtrak entend d'abord commander 22 voitures qui pourraient rouler à 260 kilomètres à l'heure sur les voies actuelles et éventuellement atteindre 354 kilomètres à l'heure sur de nouvelles infrastructures.

«La proposition finale de financement doit venir d'ici la fin de l'année, a déclaré M. Laforge. Pour l'instant, nous n'avons pas encore pris de décision finale à savoir si nous y allons.»