Air Canada souhaite entreprendre plus rapidement les discussions visant à renouveler la convention collective de ses pilotes dans l'espoir d'éviter le ton acrimonieux des dernières négociations, marquées par l'intervention finale d'un arbitre nommé par le gouvernement fédéral.

«Nous discutons pour déterminer s'il existe une base d'entente pour un renouvellement anticipé de la convention collective», a reconnu, par courriel, une porte-parole d'Air Canada, Isabelle Arthur.

La durée habituelle d'une convention collective des pilotes d'Air Canada [[|ticker sym='T.AC.B'|]] est de quatre ans. Toutefois, l'arbitre avait imposé, en 2012, une convention de cinq ans, rétroactive à 2011.

L'Association des pilotes d'Air Canada a confirmé que la compagnie l'avait approchée pour discuter des modifications qu'elle souhaite apporter à l'actuel contrat de travail, qui échoira le 31 mars 2016. «Cette convention est le résultat d'une décision arbitrale. Nos membres aimeraient des changements et des améliorations. C'est ce que nous sommes en train de discuter avec Air Canada», a dit un porte-parole syndical qui ne souhaitait pas donner des précisions à ce sujet.

Selon un analyste financier de la société AltaCorp Capital, Chris Murray, une convention d'une plus longue durée assurerait une stabilité supplémentaire à l'entreprise. «Une plus longue entente, surtout si elle est conclue avant la fin de l'actuelle convention, au premier trimestre de 2016, aiderait à réduire le profil de risques de la compagnie», a-t-il écrit dans un rapport suivant une rencontre avec la direction d'Air Canada.

Air Canada est également prête à commencer des discussions avec les syndicats représentant ses agents de bord et ses employés du service à la clientèle, eux dont la convention collective se terminera le 31 mars 2015.

«Nous sommes en train de préparer les prochaines négociations», a indiqué le président de la division du transport aérien du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les 6500 agents de bord de la compagnie, Michel Cournoyer. «Nous consulterons bientôt nos membres afin de déterminer leurs priorités.»

Air Canada a déjà indiqué, a affirmé M. Murray, que le nombre de points très litigieux sera peu élevé au cours des prochaines discussions avec ses agents et employés du service de la clientèle, contrairement aux négociations précédentes.

Le SCFP a demandé à la Cour fédérale de réviser la décision rendue par Transports Canada, qui autorise le transporteur aérien à suivre un ratio d'un agent de bord pour 50 sièges-passagers. Auparavant, le ratio était d'un agent pour 40 sièges-passagers. Ce changement a aussi été autorisé par l'organisme fédéral chez Transat [[|ticker sym='T.TRZ.B'|]], WestJet [[|ticker sym='T.WJA'|]] et Sunwing.

Aucune date n'a encore été déterminée pour les audiences judiciaires. M. Murray prévoit que la cour rejettera la demande syndicale.

Les dernières négociations entre Air Canada et ses syndicats - marquées par un débrayage illégal de 12 heures des bagagistes et du personnel au sol, l'adoption d'une loi spéciale par le Parlement et une décision arbitrale favorable à l'entreprise -, ont été parmi les plus acrimonieuses de son histoire.

Le prix de l'action d'Air Canada a bondi au cours des mois qui ont suivi la résolution des conflits, atteignant même le sommet de 10,90 $ pour les 52 dernières semaines. L'entreprise a réalisé la meilleure performance de toutes les sociétés publiques canadiennes à ce chapitre, en 2013.

Lundi, l'action de l'entreprise a grimpé de 57 cents, ou de 6,7 %, pour clôturer à 9,05 $. Plus de 5,5 millions d'actions de la société ont été échangées au cours de la journée, alors que le volume moyen de transactions quotidiennes sur le titre est de 1,95 million d'actions.