La réorganisation de Bombardier Aéronautique pourrait faciliter la vente de la division des avions commerciaux.

C'est ce que laisse entendre l'analyste Turan Quettawala, de Scotia Capital, dans une note suivant l'annonce-surprise de Bombardier [[|ticker sym='t.bbd.a'|]] mercredi.

L'entreprise a fait savoir qu'elle scindera Bombardier Aéronautique en trois secteurs d'activité, soit Avions d'affaires, Avions commerciaux et Aérostructures et Services d'ingénierie.

«Nous nous demandons si cette réorganisation et le détachement du secteur des avions commerciaux ne démontrent pas un changement dans la façon de penser de Bombardier au sujet de la mise en vente de ce secteur», écrit M. Quettawala.

Jusqu'à maintenant, la direction de Bombardier a toujours rejeté l'idée d'une vente d'un des secteurs d'activité de l'entreprise.

Généralement, les analystes ont bien accueilli la réorganisation.

Deepak Kaushal, de GMP Securities, croit que la segmentation permettra la mise en place d'un processus de prise de décision plus efficace au sein de Bombardier Avions commerciaux. Selon lui, c'était nécessaire.

«Nous pensons qu'un processus de prise de décision inefficace a pu avoir un impact négatif sur la capacité de conclure des ententes stratégiques dans le passé, notamment en ce qui concerne la CSeries», écrit-il.

Il croit également que le détachement du secteur des avions d'affaires permettra de faire ressortir davantage la valeur de ces activités. Ce secteur a généré des revenus d'environ 5 milliards US en 2013 avec une marge du bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement de 8 à 10 %.

«Nous pensons que ce secteur est présentement sous-évalué par le marché», écrit-il.

Il estime finalement que le nouveau secteur Aérostructures et Services d'ingénierie a de bonnes occasions de croissance et pourrait desservir de grandes entreprises comme Airbus, Boeing, GE et Pratt & Whitney.

«Nous croyons que cette division enregistre déjà des ventes de 500 millions US et qu'elle peut fonctionner de façon indépendante, écrit M. Kaushal. Nous entrevoyons de bonnes occasions de croissance interne et par acquisitions.»

Turan Quettawala croit toutefois que le contexte concurrentiel limitera la croissance de cette division à court terme.

À l'heure actuelle, Bombardier fabrique déjà des nacelles pour Gulfstream et des composantes pour Airbus.

De façon plus générale, l'analyste de Scotia Capital croit qu'il y avait place pour du dégraissage chez Bombardier et qu'il devrait donc s'agir d'une décision positive. Il craint toutefois que ce changement ait quelques répercussions négatives sur la production, étant donné le fait que le président de Bombardier Avions commerciaux, Mike Arcamone, et le président de Bombardier Avions d'affaires, Éric Martel, sont en poste depuis relativement peu de temps.

Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, croit que la nouvelle structure pourrait permettre à Bombardier d'économiser environ 136 millions US par année.

Toutefois, il note les défis qui existent toujours au sujet des programmes de la CSeries, du Learjet 85 et des biréacteurs d'affaires Global 7000 et 8000.

«La direction pourrait devoir alléger sa structure de postes indirects pour réallouer certaines de ces ressources à la production», écrit-il.

Il note également que Bombardier divulguera ses résultats du deuxième trimestre le 31 juillet. Il rappelle que le 21 janvier 2014, Bombardier avait annoncé la mise à pied de 1700 employés chez Bombardier Aéronautique. Quelques semaines plus tard, l'entreprise divulguait des résultats trimestriels décevants.

Le marché a accueilli la nouvelle de la segmentation de Bombardier Aéronautique avec prudence: après une légère hausse à l'ouverture, l'action de catégorie B de Bombardier a clôturé à 3,70 $ à la Bourse de Toronto, en baisse de 4 cents par rapport à la veille.

Bombardier avait annoncé cette nouvelle après la fermeture des marchés mercredi.

Bombardier Aéronautique a entamé des négociations avec ses employés de production de Montréal et Mirabel pour le renouvellement de leur convention collective.

«Le processus de négociation a commencé avec la section locale 712 de l'AIMTA [Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale], a déclaré la porte-parole de Bombardier Aéronautique, Sylvie Gauthier. Tout se déroule comme prévu.»

Elle n'a pas voulu faire de commentaires sur le contenu des discussions. Elle a toutefois noté que les négociations étaient suspendues pendant la période des vacances et qu'elles reprendraient à l'automne.

La convention collective des membres de la section locale 712 viendra à échéance le 28 novembre prochain.

Bombardier n'a toujours pas précisé où seront supprimés les 1800 emplois qui disparaîtront avec la réorganisation.

Dans une note interne aux employés obtenue par La Presse Canadienne, le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin, précise que le siège social de Montréal sera touché.

«Je suis tout à fait conscient que ces changements auront un impact sur plusieurs d'entre vous chez Bombardier Aéronautique et au siège social», écrit-il.

Au sein de Bombardier Aéronautique, le Québec risque également d'écoper fortement parce qu'on y trouve près de la moitié de tous les employés de la division. Bombardier Aéronautique emploie 36 800 personnes dans le monde, dont 17 200 au Québec (employés permanents et contractuels).

Ces chiffres comprennent les employés de production et les «fonctions indirectes», soit les postes en ressources humaines, en finances, etc. Ce sont ces fonctions qui sont visées par les suppressions de postes.

Ces chiffres montrent toutefois bien la proportion des employés au Québec et ailleurs dans le monde.

- Avec La Presse Canadienne

Les négociations ont commencé

Bombardier Aéronautique a entamé des négociations avec ses employés de production de Montréal et Mirabel pour le renouvellement de leur convention collective.

«Le processus de négociation a commencé avec la section locale 712 de l'AIMTA [Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale], a déclaré la porte-parole de Bombardier Aéronautique, Sylvie Gauthier. Tout se déroule comme prévu.»

Elle n'a pas voulu faire de commentaires sur le contenu des discussions. Elle a toutefois noté que les négociations étaient suspendues pendant la période des vacances et qu'elles reprendraient à l'automne.

La convention collective des membres de la section locale 712 viendra à échéance le 28 novembre prochain.