À peine lancé, le long-courrier vedette remotorisé d'Airbus, l'A330neo, a engrangé les commandes mardi au deuxième jour du salon aéronautique de Farnborough.

AirAsia X, la filiale long-courrier de la compagnie malaisienne AirAsia, a conclu une journée prolifique pour l'appareil en s'engageant à acheter 50 A330-900neo pour un prix catalogue de 13,75 milliards de dollars.

«Je pense que cet avion va être un avion remarquable», a déclaré Tony Fernandes, patron d'AirAsia, qui avait été un des premiers à pousser Airbus à lancer une version remotorisée de l'A330.

Avant cette annonce, l'A330neo, dont le lancement a seulement été annoncé lundi matin, avait surtout remporté le succès auprès des sociétés de location d'avions, considérées comme un bon indicateur de la tendance du marché.

Le loueur américain CIT et la société irlandaise Avolon ont ainsi signé mardi des lettres d'intention en vue d'acheter 15 Airbus A330-900neo chacun.

Air Lease Corporation s'était de son côté d'ores et déjà engagé lundi à commander 25 exemplaires de l'A330neo, qui devrait être en service à partir de fin 2017.

Fabrice Brégier, le patron d'Airbus, espère en vendre au total une centaine au cours du salon qui se tient jusqu'à la fin de la semaine dans les environs de Londres.

Plus économe en carburant que les A330 actuels, cet avion a été lancé pour tenter de contrer le 787 Dreamliner de Boeing.

Au-delà de l'A330neo, Airbus a également vendu mardi des moyen-courriers A320, dont le succès ne se dément pas.

Sa version remotorisée, l'A320neo, vient ainsi de dépasser le cap des 3000 commandes fermes alors que les promesses d'économies de carburant séduisent les compagnies aériennes soucieuses de protéger leurs marges face à la montée des cours du pétrole.

La société de location SMBC Aviation Capital, filiale de la banque japonaise Sumitomo Mitsui, a ainsi commandé 110 A320neo remotorisés et 5 A320 pour un montant de 11,8 milliards de dollars. BOC Aviation, filiale de leasing de Bank of China, a également pris 43 Airbus de la famille A320.

Depuis le début du salon, Airbus a engrangé 60 milliards de dollars de commandes et d'engagements d'achats.

Les loueurs séduits aussi par les Boeing

Chez Boeing, ce sont également les loueurs qui ont fait l'actualité.

Air Lease Corporation (ALC) a ainsi commandé six long-courriers 777-300ER. Le loueur a par ailleurs levé des options et confirmé des commandes pour 20 moyen-courriers remotorisés 737 Max 8.

La société de leasing Intrepid Aviation a pour sa part également commandé six Boeing 777-300ER et pris des options pour quatre appareils supplémentaires tandis que CIT a passé commande de dix long-courriers 787-9 Dreamliner d'une valeur de 2,5 milliards de dollars.

Les constructeurs d'avions régionaux tels que ATR et Embraer ont eux aussi profité de l'appétit des loueurs d'avions et des compagnies.

ATR, coentreprise d'Airbus et de l'italien Finmeccanica, a ainsi annoncé qu'Air Lease Corporation avait commandé 7 ATR 72-600 supplémentaires.

Embraer a de son côté signé un accord avec la compagnie brésilienne Azul Linhas Aereas Brasileiras qui s'est engagé à passer une commande ferme de 30 jets remotorisés E195-E2 et a pris une option sur vingt exemplaires supplémentaires.

Le F-35 ne viendra pas 

Du côté de la défense, la nouvelle de la journée a été l'autorisation de reprendre les vols pour l'avion de combat américain F-35 de Lockheed Martin, annoncée par le Département de la Défense.

Mais cette reprise est limitée et l'avion de chasse ne participera pas finalement au salon comme prévu, le Pentagone annonçant mardi avoir décidé «par prudence» de ne pas en faire la démonstration. Les F-35 avaient été cloués au sol à la suite d'un incendie de réacteur non expliqué fin juin.

Son absence est d'autant plus embarrassante que le Royaume-Uni est le premier partenaire du programme avec une participation des industriels britanniques BAE Systems et Rolls-Royce.

Le salon de Farnborough, qui se tient tous les deux ans avec celui de Paris Le Bourget et est considéré comme l'événement aéronautique de l'année, a enfin été l'occasion pour les gouvernements britannique et français de signer un accord de coopération pour le développement commun d'un drone de combat.