Les analystes ont rapidement réagi aux annonces de Bombardier (T.BBD.B) pour sa CSeries. Comme le souligne David Tyerman, chez Canaccord, les nouvelles sont positives, mais plusieurs éléments importants rendent toujours incertaines les prévisions de flux de trésorerie qui seront dégagés avec la CSeries. Survol des points soulevés par les experts.

Un nouveau client important

La signature d'une lettre d'entente pour 20 appareils CS100 avec le transporteur chinois Zhejiang Loong Airlines est particulièrement significative pour Cameron Doerksen, de la Banque Nationale. «Les investisseurs voulaient voir plus de commandes en provenance de la Chine.» CDB Leasing, entreprise de crédit-bail de Chine, est déjà client, mais Zhejiang Loong est un véritable «transporteur-exploitant».

Annonces réconfortantes

«Il s'agit des premiers engagements envers la CSeries depuis février. Ça devrait calmer certaines inquiétudes», dit Benoît Poirier, de Desjardins. Selon David Newman, chez Cormark, les nouvelles sont encourageantes et peut-être encore plus avec la reprise prochaine des essais en vol. Il rappelle qu'un cinquième appareil d'essais devrait entrer en scène plus tard cette année.

Les éléments manquants

Deux facteurs continuent de jeter de l'ombre, selon David Tyerman, chez Canaccord: l'absence d'un client de renom et le niveau inconnu des marges de profit du programme. «Bombardier n'a pas annoncé une commande d'un gros transporteur ou d'une importante firme de crédit-bail depuis juin 2011 [Korean Air] et a seulement deux clients bien établis [Lufthansa et Korean Air].»

Gage de succès ou pas?

Bien que les commandes placées par certains clients soulèvent des interrogations, les engagements pris jusqu'ici laissent croire à Scott Hamilton, de Leeham, que la CSeries sera un succès commercial. Chez Canaccord, David Tyerman pense qu'il sera difficile d'en faire un succès commercial sans pénétrer le marché des grands transporteurs ou des grandes entreprises de crédit-bail.

Questions sur la taille du marché

Le carnet de commandes grandit, mais des questions demeurent à propos du marché potentiel, selon Walter Spracklin, de RBC. Bombardier a amassé plus de 200 commandes fermes jusqu'ici, mais l'analyste se questionne sur les prévisions de ventes de 7100 appareils de 100 à 149 places au cours des 20 prochaines années.

Un incident plus mineur que majeur

David Newman, chez Cormark, croit que les modifications au moteur ne représentent pas un aussi gros obstacle que le marché le croyait. Selon Scott Hamilton, de Leeham, un joint d'étanchéité a cédé et entraîné une accumulation d'huile. «D'après mes informations, le moteur n'était pas recouvert au moment de l'incident, ce qui peut avoir permis à des débris d'endommager l'aile.»

Le «défi» à relever

«Les clients comprennent comment fonctionnent les programmes d'essais. Les tests peuvent devenir gênants, mais ils sont faits pour identifier des problèmes. Il est rapidement apparu que la boîte de vitesse n'était pas le problème, dit Scott Hamilton, chez Leeham. Le défi n'est pas d'avoir un appareil cloué au sol. C'est de concurrencer Airbus et Boeing, qui ont des bilans forts qui permettent plus de flexibilité.»