La réflexion sur la mise en place d'une liaison directe entre Montréal et Pékin à bord du Dreamliner donne une bonne idée des facteurs qu'Air Canada (T.AC.B) doit considérer dans l'application de sa stratégie internationale.

Le Boeing 787 est l'appareil idéal pour une telle liaison en termes de rayon d'action et de capacité. Le problème se situe au niveau des créneaux d'atterrissage et de décollage à Pékin.

«Nous estimons qu'il coûte 200 millions de dollars pour démarrer une route, ce qui inclut le coût de l'avion, et beaucoup plus, indique M. Rovinescu. Pour que cet investissement soit rentable, il ne faut pas compter uniquement sur les passagers de Montréal, il faut des passagers qui viennent de Boston, de Philadelphie, d'Ottawa.»

Il faut donc que le vol décolle de Montréal au début de l'après-midi pour que ces passagers d'ailleurs aient le temps d'arriver à Montréal-Trudeau en matinée. Un tel vol arrive à Pékin au début de l'après-midi le lendemain, ce qui permet aux passagers d'arriver à temps pour prendre d'autres vols vers Hong Kong, Bangkok ou Singapour.

Le même phénomène se produit pour le retour: un vol qui décolle en fin d'après-midi de Pékin arrivera à Montréal en fin d'après-midi, à temps pour les vols de correspondance de soir.

Or, les autorités chinoises privilégient les transporteurs aériens chinois lorsqu'un créneau favorable se libère. Il faut donc que les autorités gouvernementales canadiennes discutent avec leurs homologues pour favoriser l'attribution d'un tel créneau à une société canadienne.

«Nous n'avons pas eu ce créneau cet été, a déploré M. Rovinescu. Nous reverrons cela l'année prochaine.»