L'action d'Air Canada (T.AC.B) s'est envolée de près de 27 % vendredi, atteignant son niveau le plus élevé en près de deux mois, après que la société eut révisé à la hausse ses perspectives pour son premier trimestre et indiqué s'attendre à une solide saison estivale.

Le transporteur aérien s'est mieux tiré d'affaires que prévu au premier trimestre. Il a contrebalancé l'impact de la baisse du dollar canadien et des inconvénients liés au mauvais temps en augmentant ses revenus et réduisant ses coûts.

Son action a gagné 1,54 $, soit 26,7 %, pour clôturer à 7,30 $ à la Bourse de Toronto.

L'entreprise a indiqué que son bénéfice avant impôts, intérêts, dépréciation, amortissement et locations d'avions du premier trimestre serait environ le même qu'à la même période l'an dernier.

En février, Air Canada avait dit s'attendre à un recul de 15 millions à 30 millions de dollars par rapport au résultat de l'an dernier.

«Nous sommes encouragés par cette meilleure reprise que prévu en réponse au choc des coûts liés au dollar canadien», a observé David Tyerman, analyste pour Canaccord Genuity, dans un rapport dans lequel il a amélioré ses prévisions pour l'action du transporteur.

M. Tyerman a aussi relevé ses perspectives pour le deuxième trimestre, mais il a estimé que l'effacement de la hausse des coûts était un objectif difficile à atteindre.

Les profits des lignes aériennes canadiennes ont déjà rebondi, par le passé, dans les deux à quatre trimestres suivant d'importantes hausses de coûts, notamment lors de la hausse des prix du carburant en 2011.

Plusieurs initiatives d'Air Canada - l'augmentation du nombre de sièges dans ses grands Boeing 777, l'expansion de son service à bas prix Rouge et l'ajout de nouveaux Boeing 787 cette année - visent à réduire les coûts d'environ 15 % et devraient être les principaux vecteurs de l'appréciation du cours de l'action, a ajouté M. Tyerman.

De son côté, l'analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, juge la stratégie de réduction de coûts d'Air Canada «saine» et croit qu'elle donne au transporteur assez de flexibilité pour s'ajuster aux changements des taux de change, aux fluctuations des prix du carburant et à la concurrence accrue.

«La révision (des prévisions) témoigne tant de l'habileté de la direction à s'ajuster efficacement aux nouvelles réalités de coûts que de la vigueur sous-jacente des niveaux de la demande», a-t-il écrit.

Par ailleurs, Air Canada a annoncé tard jeudi que son trafic passager avait crû de 2,9 % au cours du premier trimestre, pendant que sa capacité avançait de 3,8 %, ce qui a entraîné un recul de son coefficient d'occupation à 80,3 %.

Le trafic a grimpé dans tous les marchés mais sa croissance la plus importante a été observée pour les vols au départ et à destination des États-Unis, avec une hausse de 5,7 %.

Le transporteur a aussi indiqué que sa capacité augmenterait de 6,5 à 8,0 % cette année, comparativement à aux prévisions de sept à neuf % émises en février.

Le chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu, a indiqué que le niveau des réservations effectuées jusqu'à présent lui permettait de prévoir une solide saison de voyages cet été.

Pour Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale, cette confiance est «clairement encourageante» parce qu'un des risques est de se retrouver dans un environnement plus concurrentiel cet été, particulièrement sur les trajets transatlantiques, où Air Canada augmente sa capacité de façon significative.

«Nous recommandons cependant la prudence, parce qu'il est encore très tôt pour tirer des conclusions sur la demande estivale et les prix», a-t-il ajouté.