Bombardier (T.BBD.B) continuera à envoyer des appareils d'essais en vol de la CSeries à ses installations de Wichita, dans l'État du Kansas, tout en continuant d'avoir recours à celles de Mirabel, même lorsque le beau temps sera revenu au Québec.

En décembre dernier, le froid hivernal ainsi que les mauvaises conditions météorologiques qui prévalaient dans la province avaient incité l'avionneur à envoyer son premier véhicule d'essais en vol de la CSeries à ses installations américaines afin de poursuivre les tests.

L'entreprise établie à Montréal a l'intention d'y aller au cas par cas en ce qui a trait à la répartition de ses appareils destinés aux tests dans les airs à mesure que leur nombre augmentera.

«Nous allons toujours compter sur notre équipe de Wichita, a expliqué en entrevue un porte-parole, Marc Duchesne. Ça ne veut pas dire que tous les avions vont revenir (à Mirabel) lorsqu'il fera beau.»

M. Duchesne a justifié la décision de Bombardier en soulignant que le centre d'expertise de Bombardier se trouve dans l'État du Kansas malgré la présence d'une délégation à Mirabel, dans les Laurentides.

«Nous avons plus d'employés à Wichita et plusieurs appareils sur place (toutes catégories confondues), a-t-il dit. De plus, la température, pour l'instant, est toujours plus clémente là-bas. Ces endroits et les équipes sont complémentaires.»

Quelque 750 employés de Bombardier sont actuellement affectés à des tâches reliées aux essais en vol au Kansas. À Mirabel, ils sont environ 230. Au total, le porte-parole a indiqué que les essais en vol de la CSeries fournissent du travail à environ 340 personnes.

M. Duchesne a assuré que l'avionneur, qui a procédé à d'importants licenciements plus tôt cette année (1700 postes), n'agit pas de la sorte par souci d'économie. «Les coûts sont relativement les mêmes aux deux endroits, d'après ce qu'on m'a dit», a-t-il précisé.

Le troisième appareil d'essais de la CSeries, qui a effectué son baptême de l'air au début du mois de mars, s'est par ailleurs posé à Wichita, dimanche, où se trouve déjà le premier véhicule (FTV1) de la CSeries.

Bombardier devrait également procéder, la semaine prochaine, à une mise à jour du programme de la CSeries, dont les coûts devraient maintenant atteindre 4,4 milliards $, notamment en raison du report des premières livraisons. Ceci devrait se traduire par l'injection d'un montant supplémentaire de 1 milliard $.

Essais en vol: le compteur tourne

D'après Benoît Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, les appareils de la CSeries ont passé près de 132 heures dans les airs depuis 25 semaines.

L'analyste rappelle que l'avionneur aura besoin d'ajouter environ 2400 heures au compteur afin de recevoir la certification de Transports Canada, mais que ce nombre pourrait varier si l'organisme fédéral accepte de comptabiliser le temps consacré à certains tests au sol.

M. Poirier croit que le nombre d'heures devrait augmenter de façon «significative» au cours des prochaines semaines, notamment en raison de l'arrivée des autres véhicules d'essais.

«Nous sommes convaincus que l'entreprise devrait être en mesure d'atteindre sa cible en ce qui a trait aux premières livraisons de la CSeries», écrit-il dans un rapport.

Selon l'analyste, le quatrième appareil (FTV4) devrait commencer à voir de l'action à compter de la mi-avril. Le porte-parole de Bombardier a assuré qu'il ne s'agirait pas du modèle CS300, qui peut transporter plus de passagers.

Bombardier a reçu jusqu'ici un engagement pour 445 appareils de la CSeries, dont 201 commandes fermes. L'avionneur espère obtenir 300 commandes fermes avant les premières livraisons, qui doivent débuter au deuxième semestre de 2015.

En mi-journée, à la Bourse de Toronto, le titre de l'entreprise s'appréciait de 11 cents, ou 3,06%, à 3,71 $.