Après plusieurs mois de négociations, Bombardier (T.BBD.B) serait sur le point de conclure une entente de principe afin de pouvoir assembler ses appareils Q400 en Russie.

Une entente avec la société d'État Rostekhnologii (Rostec) pourrait notamment se traduire par la mise en place d'une chaîne d'assemblage de 100 appareils Q400 NextGen, dont la valeur est estimée à 3,4 milliards $ US.

Des médias russes rapportent que la production des appareils devrait débuter cette année. Le tout découle d'ententes préliminaires qui avaient été signées en août dernier.

Un porte-parole de Bombardier, Marc Duchesne, a toutefois refusé, lundi, lors d'un entretien, de confirmer que l'entente avait bel et bien été signée.

«Ici, de source sûre, nous n'avons pas encore signé le document final, a-t-il indiqué. Tout suit son cours normal. Nous avons encore besoin de quelques jours pour en arriver à une entente.»

M. Duchesne a cependant indiqué que la mise en place de cette chaîne de montage en Russie entraînerait une commande ferme pouvant atteindre 100 Q400 de la part de Rostec et d'Ilyushin Finance.

La signature d'une telle entente serait une rare bonne nouvelle depuis le début de l'année 2014 pour l'entreprise montréalaise.

Après avoir reporté les premières livraisons de la CSeries au début du mois, Bombardier avait annoncé son intention de licencier quelque 1700 personnes, principalement à Montréal et à Wichita, dans l'État américain du Kansas.

L'avionneur montréalais avait cité des conditions de marché difficiles pour le segment des avions commerciaux ainsi que celui des appareils régionaux.

Le Moscow Times a cité une source gouvernementale au Forum économique mondial de Davos qui a affirmé qu'une entente avait été signée avec Bombardier pour l'assemblage des Q400 dans la région d'Oulianovsk, à quelque 900 kilomètres à l'est de Moscou.

Les installations de Bombardier en Russie seraient complémentaires à celles de Toronto, où se fait l'assemblage final du Q400, qui peut transporter de 70 à 80 personnes.

«L'usine de Toronto va continuer à fabriquer des Q400, a assuré M. Duchesne. Ça serait pour le marché russe et celui des pays voisins.»

Plusieurs analystes estiment qu'une percée de Bombardier en Russie pourrait lui permettre de regarnir son carnet de commandes du Q400, qui est un peu moins rempli, en plus de concurrencer son principal rival, ATR, dans ce secteur.

«C'est un marché en développement, alors en étant présent sur place, cela nous permettrait d'avoir la mainmise sur le marché, a expliqué le porte-parole de l'avionneur. Cela nous permettrait de repartir l'aventure du Q400, mais en Russie.»

L'an dernier, Bombardier avait livré 29 Q400 en plus de recevoir des commandes pour 17 avions, comparativement à 36 livraisons et 50 commandes l'année précédente.

L'action de Bombardier a pris lundi 4 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 3,90 $.