La rémunération du grand patron de Transat, Jean-Marc Eustache, a bondi de près de 50% en 2013 pour dépasser la barre des 3 millions de dollars.

Les quatre autres plus hauts dirigeants du voyagiste montréalais ont aussi vu leur rémunération augmenter de façon substantielle au cours de la dernière année, tandis qu'un patron a touché une généreuse indemnité pour son départ à la retraite.

La principale raison qui explique la hausse de rémunération de Jean-Marc Eustache, cofondateur et actuel PDG de Transat, est liée à un montant de 900 000$ reçu dans le cadre du régime d'intéressement à court terme de l'entreprise. Ce régime vise à motiver les employés pour qu'ils contribuent à soutenir la croissance des ventes et des marges ainsi qu'à mobiliser les efforts dans l'atteinte et le dépassement des objectifs financiers.

Transat avait éliminé les primes au rendement au cours des deux années précédentes, et les employés avaient accepté l'an dernier un plan de compression des dépenses qui comprenait, entre autres, une diminution du nombre d'agents de bord par avion.

Allen Graham, qui occupait le poste de président d'Air Transat et de Transat Canada jusqu'à sa retraite l'été dernier, a par ailleurs reçu une indemnité de départ de 1,3 million. C'est l'équivalent de trois fois le salaire qu'il avait touché en 2012.

Le chef des finances, Denis Pétrin, a de son côté vu sa rémunération bondir de 70%, à plus de 1 million en 2013. La rémunération du vice-président principal, transport et revenus, Daniel Godbout, s'est approchée du million de dollars en vertu d'une hausse de 48% par rapport à l'année précédente.

La directrice générale de Transat Tours Canada, Annick Guérard, a quant à elle doublé sa rémunération à 750 215$ en 2013.

Enfin, la rémunération d'André De Montigny, vice-président responsable du développement des affaires, a augmenté de 35% en 2013, à 751 578$.

Dans chacun des cas, la hausse de rémunération est essentiellement liée à un montant reçu dans le cadre du régime d'intéressement à court terme de l'entreprise.

Pour l'exercice 2013, Transat a dépassé sa cible de bénéfice net ajusté, permettant le versement de primes à ses employés admissibles. Les employés syndiqués sont par ailleurs admissibles à ce régime depuis l'an passé en vertu des ententes sur le report des augmentations salariales, dont l'effet a été de remplacer une augmentation salariale fixe par un versement aux termes du régime d'intéressement à court terme.

Repli en Bourse

Comme les patrons, les actionnaires ont eux aussi traversé une belle année en 2013. La valeur de l'action a plus que doublé au cours de la dernière année. Elle a cependant perdu près de 15% depuis le début de janvier et près de 25% depuis son sommet atteint le mois dernier.

L'ombre de Rouge, le transporteur à rabais d'Air Canada, plane toujours, mais la performance financière volatile de Transat ces dernières années et la difficulté persistante à pouvoir bien évaluer la performance à venir pourraient bien expliquer une partie du récent repli.

La récente et rapide baisse de valeur du dollar canadien et l'hiver particulièrement rigoureux sont deux éléments qui semblent exacerber des craintes présentement.

Ces deux facteurs augmentent le niveau de risque pour évaluer les perspectives à court terme, dit David Tyerman, analyste chez Canaccord Genuity.

«La capacité de Transat à pouvoir réagir à des changements brusques liés au huard est quelque peu limitée», dit-il, expliquant que l'imposition de frais supplémentaires est une opération qui peut être délicate.

«Pour ce qui est des intempéries, bien que ce soit plus difficile à quantifier, je pense que l'annulation de vols et les coûts plus élevés liés aux perturbations d'horaires vont probablement affecter la rentabilité du trimestre en cours.»

L'analyste s'attend cependant à ce que les effets soient de courte durée et soutient que ça n'affecte pas la perception d'ensemble qu'il a des activités et des perspectives de l'entreprise.