Le recul du dollar canadien par rapport à la devise américaine pourrait bien inciter le voyagiste Transat A.T. (T.TRZ.B) à imposer une surcharge à sa clientèle qui veut s'offrir des vacances au soleil au cours des prochains mois.

L'entreprise croit que ses résultats cet hiver seront meilleurs cette année que ceux de l'année précédente, mais que le recul du dollar canadien, qui s'échange actuellement autour de 95 cents US, pourrait bien changer la donne.

Jusqu'ici, la société qui offre des forfaits de vacances et des vols sur son transporteur Air Transat dit avoir vendu 41% de ses forfaits en ce qui a trait à la saison hivernale. Ses prix ont augmenté d'environ 5%.

«J'ai lu un article récemment dans lequel un de mes concurrents (SunWings) affirmait qu'il pourrait appliquer une surcharge aux forfaits pour absorber le recul du dollar canadien et j'aime l'idée», a dit jeudi la chef de la direction de Transat A.T., Jean-Marc Eustache, au cours d'une conférence téléphonique concernant les résultats trimestriels.

«(Mon concurrent) faisait référence à une surcharge de 35 $ et moi je pensais qu'un montant pouvant varier entre 25 $ et 30 $ pouvait être une bonne idée», a-t-il ajouté.

Ce dernier n'a cependant pas voulu indiquer quand l'entreprise établie à Montréal pourrait instaurer cette surcharge.

Questionné à savoir si cette mesure pourrait être appliquée dès l'hiver, M. Eustache a simplement dit qu'il ne «pouvait rien exclure», ajoutant qu'il ne s'attendait pas à une réaction négative des consommateurs.

«Lorsque le prix d'un forfait est de 1500 $ et que nous ajoutons une surcharge de 25 $ les consommateurs ne vont pas s'empêcher de voyager pour cela.»

Le chef de la direction de Transat A.T. a également indiqué qu'il ignorait pourquoi plusieurs voyageurs attendaient avant de réserver leurs vacances hivernales dans des destinations soleil pendant la période hivernale.

«Nous ne savons vraiment pas, a dit M. Eustache, en évoquant les forfaits vendus jusqu'ici. Tout ce que je sais, c'est que lorsque l'avion quitte (l'aéroport), il est plein.»

S'il reconnaît que certains voyageurs attendent à la dernière minute avant de réserver pour espérer profiter d'une aubaine, le dirigeant de l'entreprise a de la difficulté à mettre le doigt sur les autres facteurs à l'origine de cette situation.

«Est-ce que c'est parce que l'économie canadienne est fragile ces temps-ci? Est-ce que les consommateurs sont prudents? Nous ne le savons pas. Toutefois, là, il commence à faire froid et nous observons une hausse des réservations.»

Par ailleurs, Transat A.T. a renoué avec la rentabilité lors de son exercice clos le 31 octobre, après avoir enregistré le meilleur quatrième trimestre et le meilleur été de son histoire.

Le résultat net du quatrième trimestre a bondi à 54,7 millions, ou 1,40 $ par action, un bénéfice plus que trois fois supérieur à celui de 16,6 millions, ou 43 cents par action, réalisé un an plus tôt.

Les revenus trimestriels se sont établis à 808,6 millions, comparativement à 763,4 millions en 2012, un gain de près de 6%.

Selon M. Eustache, cette situation s'explique surtout en raison des «très bons résultats sur le marché transatlantique, de même que des profits sur le marché Sud et au départ de la France».

En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice par action de Transat A.T. atteignait aussi 1,40 $, un résultat largement supérieur à celui de 1 $ attendu en moyenne par les analystes interrogés par Thomson Reuters.

Pour l'ensemble de l'exercice, le résultat net a atteint 58 millions, ou 1,51 $ par action, alors que l'entreprise avait enregistré une perte nette de 16,7 millions, ou 44 cents par action, en 2012.

Les revenus annuels ont totalisé 3,6 milliards, par rapport à 3,7 milliards en 2012.

L'action de Transat A.T. a pris jeudi 48 cents, soit 3,6%, à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 13,98 $.