Bombardier (t.bbd.b) pourrait être tenté d'effectuer les prochains essais en vol de son nouvel appareil CSeries aux États-Unis si Dame Nature refuse de collaborer au Québec.

Le président et chef de l'exploitation de la division aéronautique de l'entreprise, Guy Hachey, a expliqué, lundi, à Montréal, que les conditions météorologiques n'avaient pas été idéales à Mirabel, où se déroulent actuellement les essais, récemment.

«Malheureusement, ç'a été froid et il y a eu de la neige, ce qui a notamment diminué la limite du plafond pour voler, a-t-il dit en marge d'une allocution au Forum Innovation Aérospatiale. Normalement, nous n'avons pas ces conditions à ce temps-ci de l'année.»

Si nécessaire, certains essais pourraient se dérouler aux installations de Bombardier de Wichita, dans l'État du Kansas, où ont déjà lieu des tests avec ses avions Global 7000 et Learjet 85.

Alors que le deuxième avion d'essais en vol de la CSeries doit effectuer ses débuts prochainement, le premier appareil pourrait même y être envoyé, a ajouté M. Hachey.

«Ça pourrait se faire très rapidement, selon la météo, a-t-il indiqué. Nous n'avons pas été chanceux avec les conditions jusqu'ici.»

L'entreprise établie à Montréal a effectué plus de 200 heures d'essais au sol ainsi que dans les airs à ses installations de Mirabel, dans les Laurentides, depuis le baptême de l'air de la CSeries, le 16 septembre dernier.

Le modèle CS100 de l'avion a notamment volé à une altitude de 25 000 pieds et certaines séances se sont même étirées pendant plusieurs heures. Au total, Bombardier prévoit utiliser sept appareils pour effectuer ses essais en vol.

Par ailleurs, Bombardier a transmis des données à Porter Airlines quant aux niveaux de bruit de son nouvel avion afin d'aider le transporteur aérien à convaincre les autorités de Toronto de lever l'interdiction en ce qui a trait à l'usage d'avions à réaction.

Le transporteur régional souhaite utiliser des appareils CSeries pour offrir des vols qui pourront atterrir sur une piste située sur un aéroport près du centre-ville de Toronto.

Le changement de règlementation à Toronto est une condition sine qua non pour que Porter Airlines achète 12 appareils CSeries CS100. Il détient en outre une option pour 18 autres avions. Si elle se concrétise, l'entente pourrait atteindre 2,08 milliards de dollars US.

M. Hachey s'est dit confiant de voir les autorités de Toronto prendre la bonne décision, qui est attendue prochainement, dans ce dossier.

«J'ai parlé à M. (Robert) Deluce (le président et chef de la direction de Porter) et il semble optimiste, a dit le président et chef de l'exploitation de Bombardier Aéronautique. Ça prend plus de temps, mais c'est tout.»

Ce dernier n'a pas voulu évoquer un scénario où les autorités de Toronto refuseraient de changer les règlements actuels.

«Je n'anticipe pas de perdre la commande de Porter, a dit M. Hachey. Je ne crois pas que Porter va faillir dans sa tâche. C'est sûr qu'on ne veut pas perdre un client. Nous allons le remplacer si nous le perdons.»

Bombardier a reçu des commandes fermes pour 177 appareils CSeries de la part d'une dizaine de clients. Ce nombre grimpe maintenant à 419 avions si on y ajoute les options ainsi que les lettres d'intention.

Son objectif est d'atteindre 300 commandes fermes d'ici la livraison des premiers CS100, de 110 à 125 places, prévue d'ici la fin de 2014.

Par ailleurs, Bombardier a annoncé lundi que China Express Airlines avait l'intention de lui acheter jusqu'à 16 jets régionaux CRJ900. Le montant de la transaction pourrait être de 733 millions de dollars US si toutes les options devaient être exercées.

L'action de Bombardier a pris lundi 1 cent à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 4,79 $.