Le nouveau grand patron d'Eurocopter Canada ne veut pas donner de détails, mais il travaille sur des projets d'investissement au Canada, notamment au Québec.

« Le Canada est un pays clé dans notre stratégie d'investissement, a déclaré Romain Trapp, hier, dans une entrevue avec La Presse Affaires. On trouve au Québec le fleuron de l'industrie aéronautique canadienne. Le Québec a plus que toute sa place dans ces projets. »

Eurocopter compte 240 employés au Canada, surtout à ses installations de Fort Erie, en Ontario. À cet endroit, il effectue de la finition d'appareils ainsi que de la fabrication de composantes pour des appareils partout dans le monde.

L'entreprise exploite également un centre de vente et de soutien à Montréal et un entrepôt à Vancouver.

« Nous avons un certain nombre de projets d'expansion à Fort Erie et ailleurs, a indiqué M. Trapp. J'espère en annoncer d'ici quelques mois. Il y aura de la place pour plus d'activités à Montréal. »

Le Canada est un marché important pour Eurocopter puisqu'on y retrouve la deuxième flotte civile du monde. Eurocopter en est le chef de file incontesté, avec 50 % du marché.

Croissance possible

M. Trapp voit encore de la croissance à l'horizon.

« La flotte au Canada et au Québec est assez âgée, a-t-il expliqué. La moyenne d'âge des hélicoptères est de 27 ans. Et 35 % de la flotte a plus de 35 ans. »

Il a ajouté qu'il y avait deux marchés qui étaient relativement peu développés, soit les missions policières et les services ambulanciers.

« Seulement 3 % des hélicoptères au Canada sont des ambulances, a-t-il noté. C'est très faible par rapport aux autres pays occidentaux. »

Alors que le gouvernement ontarien compte sur une flotte de 15 hélicoptères, exploitée par la société privée Ornge, le gouvernement québécois ne possède aucun hélicoptère.

« J'ai de la difficulté à croire que l'Ontario voit une grande utilité à l'hélicoptère, alors que le Québec n'en voit aucune», a laissé tomber M. Trapp.

Il a affirmé que l'hélicoptère permettait de gagner du temps et qu'il était plus flexible que l'avion. « Dans certains cas, chaque minute compte », a-t-il rappelé.

Contrat militaire dans le collimateur

Eurocopter garde également l'oeil ouvert sur le marché canadien de la défense. Il y a une dizaine d'années, après maintes péripéties, le gouvernement canadien a choisi des hélicoptères de Sikorsky pour remplacer ses appareils Sea King vieillissants.

Or, Sikorsky peine à livrer des appareils pleinement opérationnels. En octobre dernier, le gouvernement a entrepris des consultations avec Eurocopter et AgustaWestland pour voir ce qu'ils pourraient offrir si Ottawa décidait d'annuler le contrat avec Sikorsky.

Eurocopter entend proposer le NH90, le même appareil que l'entreprise avait suggéré lors du dernier appel d'offres.

« À l'époque, c'était un produit qui finissait sa phase de développement, a indiqué M. Trapp. Dix ans plus tard, c'est un produit mature en service dans 14 pays. Le contexte est différent. »

Le contrat serait soumis à la politique gouvernementale de retombées industrielles régionales. « Nous ferons ce qu'il faudra, a déclaré M. Trapp. Mais nous n'attendrons pas des obligations du gouvernement pour investir au Canada. »