Alstom envisage de vendre une participation minoritaire dans ses activités de transport, ce qui pourrait avoir un effet sur Bombardier à différents égards.

L'analyste Fadi Chamoun, de la BMO, perçoit la nouvelle de façon positive pour Bombardier, puisque cela pourra permettre de mieux préciser la valeur des activités de la division Transport de l'entreprise montréalaise, en analysant les détails d'une éventuelle transaction effectuée par Alstom.

«J'ai indiqué par le passé que, selon mes calculs, la division Transport de Bombardier pourrait valoir environ 3,50$ par action.»

Cet analyste ne pense pas que la direction de Bombardier imitera Alstom et envisage de vendre ses activités dans le transport ou céder une participation dans cette division. Du moins, pas à ce stade-ci.

L'idée de séparer Bombardier en deux morceaux a par contre déjà été évoquée dans le passé.

Il y a deux ans, par exemple, les gens de RBC avaient organisé des rencontres aux États-Unis entre des investisseurs et des dirigeants de Bombardier. Walter Spracklin, analyste de RBC responsable de la couverture des activités de Bombardier, avait révélé que le PDG Pierre Beaudoin s'était fait interroger sur la possibilité de scinder l'entreprise en deux: le transport d'un côté, l'aéronautique de l'autre.

Les patrons de Bombardier avaient répondu qu'ils n'avaient pas l'intention de le faire à court terme.

Selon M. Spracklin, Pierre Beaudoin avait souligné que Bombardier était structurée en deux entités juridiques distinctes; advenant une occasion intéressante de séparer l'entreprise en deux, l'idée serait considérée.

Walter Spracklin ajoutait qu'il pourrait effectivement y avoir une valeur à dégager et que l'entreprise aurait avantage à explorer cette avenue une fois que la reprise dans le secteur aéronautique serait pleinement sentie.

Une division Transport indépendante et une division aéronautique autonome pourraient, par exemple, devenir plus attrayantes pour un acquéreur potentiel qui se spécialise dans un ou l'autre de ces secteurs d'activité.

Fadi Chamoun doute par ailleurs que Bombardier s'intéresse à une participation minoritaire dans les activités de transport d'Alstom, pour des raisons de concentration du marché, en particulier en Europe.

Le PDG d'Alstom, Patrick Kron, a expliqué hier que c'est pour retrouver de la mobilité stratégique et augmenter sa flexibilité financière qu'Alstom compte vendre une participation dans ses activités de transport ainsi que certains actifs jugés non stratégiques.

Des ententes pourraient être bouclées par Alstom avec des partenaires industriels ou simplement des investisseurs.

Alstom estime que les transactions envisagées lui rapporteront entre 1 et 2 milliards d'euros d'ici la fin de la prochaine année.

Hier, l'action de Bombardier s'est appréciée de 13 cents, à 4,66$, à la Bourse de Toronto.

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Mises à pied à La Pocatière

Bombardier mettra à pied 150 de ses 591 employés de son usine de La Pocatière à la mi-janvier.

Le porte-parole Marc Laforge précise qu'il s'agit de mises à pied prévues à la suite d'un contrat de 54 voitures de type multi-niveaux que Bombardier termine pour l'État du Maryland.

«Il y aura un rappel graduel des employés à partir du mois de mars, parce que c'est à ce moment que nous pourrons commencer la production en série des voitures de métro de Montréal.»