Bombardier (T.BBD.B) assure que le programme d'essais en vol de la CSeries se déroule comme prévu, même si le nouvel appareil de l'avionneur montréalais n'a effectué que trois sorties depuis son baptême de l'air du mois de septembre.

Lors d'une conférence téléphonique concernant les résultats trimestriels de l'entreprise, jeudi, les dirigeants de Bombardier ont rappelé que la plus récente sortie du CSeries était survenue la veille, sans toutefois donner plus de détails.

«Tout se passe comme prévu, a dit le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin. Il n'y a rien pour l'instant qui nous indique que nous devons revenir en arrière ou réviser certains aspects de l'appareil.»

M. Beaudoin a indiqué qu'un deuxième appareil CS100 devrait bientôt être utilisé lors des essais en vol. «Nous devrions ensuite commencer à partager des données (...) mais ça devrait être plus tard dans le programme», a-t-il dit.

Le PDG de Bombardier a également expliqué pourquoi il y avait eu aussi peu d'essais. «Il y avait une période prévue de mises à jour, a indiqué M. Beaudoin. Il y avait aussi certains tests de vibration prévus qui n'avaient pas été effectués avant le premier vol.»

L'entreprise désire toujours être en mesure d'effectuer ses premières livraisons dès l'automne 2014, même si elle ne semble plus exclure la possibilité d'un retard.

«Nous ne voulons pas spéculer, a dit M. Beaudoin. Nous avons un horaire pour la CSeries et nous allons le dévoiler au cours des prochains mois. Nous devons impliquer nos actionnaires, clients et fournisseurs dans ce processus.»

Dans une note, Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a réitéré qu'il s'attendait toujours à des retards dans la livraison des premiers avions CSeries.

«S'il n'y a pas de nouvelles commandes, certains acheteurs pourraient devenir de plus en plus sceptiques vis-à-vis le programme de la CSeries», écrit l'analyste.

Bombardier, qui a reçu jusqu'ici 177 commandes fermes pour des appareils CSeries, garde le cap sur son objectif de 300 commandes fermes d'ici les premières livraisons de l'avion.

L'entreprise québécoise n'a pas voulu identifier des clients potentiels, mais il est connu qu'elle discute actuellement avec Air Canada, Lion Air ainsi qu'Iraqui Airways.

Les résultats de Bombardier au troisième trimestre qui s'est terminé le 30 septembre ont été légèrement inférieurs aux prévisions des analystes, notamment en raison d'un recul des revenus et des profits de sa division aéronautique.

Le bénéfice net de l'entreprise a été de 165 millions $, ou 9 cents par action, soit un cent en deçà des prévisions des analystes.

Quant aux revenus, ils ont été de 4,1 milliards $, comparativement à 4,2 milliards $ au cours du troisième trimestre de l'année dernière.

Ceux de la division aéronautique se sont chiffrés à 2 milliards $, en recul par rapport aux 2,3 milliards $ enregistrés lors de la période correspondante de 2012.

Quarante-cinq avions ont été livrés au troisième trimestre, comparativement à 57 à la même période l'an dernier. Bombardier a également reçu 26 commandes fermes.

«Ces résultats sont conformes à nos prévisions, mais le faible nombre de nouvelles commandes et les conditions globales du marché ont été décevants», a observé M. Beaudoin.

Il s'agissait du premier dévoilement des résultats trimestriels de l'entreprise depuis le vol inaugural de la CSeries.

En ce qui a trait à Bombardier Transport, la division ferroviaire de l'entreprise, ses revenus ont été de 2,1 milliards $ au troisième trimestre, alors qu'ils étaient de 1,9 milliard $ pour la même période l'année dernière.

Les nouvelles commandes se sont chiffrées à 1,7 milliard $, comparativement à 2,2 milliards $ lors du même trimestre de 2012. À la fin du mois de septembre, le carnet de commandes de Bombardier Transport était de 32,6 milliards $.

Bombardier a indiqué avoir eu des problèmes avec certains contrats de sa division ferroviaire, notamment en ce qui a trait à l'ingénierie.

Son PDG a cependant minimisé la chose. «Nous n'allons pas identifier les contrats, parce que nous en avons beaucoup d'autres qui vont bien», a simplement dit M. Beaudoin.

L'entreprise dit demeurer confiante de pouvoir décrocher d'autres contrats pour sa division ferroviaire, en Asie notamment.

Bombardier, qui emploie plus de 72 000 personnes à travers le monde, a également annoncé jeudi la nomination de Patrick Pichette comme membre de son conseil d'administration. M. Pichette est chef de la direction financière de Google.

L'action de Bombardier a dégringolé de 54 cents, soit 10,2 pour cent, à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 4,74 $, effaçant du coup les gains accumulés tout au long du mois d'octobre.