Les essais en vol du nouvel Airbus A350, livrable dans un an, se déroulent bien, et l'avionneur européen mise déjà sur la version allongée qui doit sortir à la mi-2017, ont indiqué les responsables du programme lundi.

Le groupe estime que le marché de la version allongée, l'A350-1000, qui proposera environ 370 sièges, est en pleine croissance.

Airbus a ainsi «décidé cette année» de créer un poste supplémentaire de tests sur la chaîne d'assemblage A350 à Toulouse pour «plus de flexibilité» dans la sortie des différentes versions, l'A350-900 de 315 places ou la version allongée, a indiqué à la presse le directeur du programme Didier Evrard.

«On compte atteindre une cadence de 10 A350 par mois au total à partir de fin 2018 début 2019», a-t-il ajouté.

«Nous atteignons désormais 756 commandes d'A350 de 38 clients et la version -1000 représente déjà 176 avions», ont ajouté les responsables du programme, lors d'un point-presse sur l'A350 organisé dans l'usine Airbus de Toulouse.

Le nouveau biréacteur long-courrier européen à large fuselage (XWB pour extra wide body) a effectué son premier vol dans sa version A350-900 le 14 juin et a accumulé depuis 400 heures d'essais en 80 vols, ont indiqué M. Evrard et l'un des pilotes d'essai, Hugues Van der Stichel.

«Nous sommes heureux, cela se passe très bien, cet avion se comporte comme un autre Airbus, très familier, il n'y a aucune surprise», a déclaré M. Van der Stichel.

Le deuxième des cinq appareils d'essai a fait son premier vol le 14 octobre. Ces deux exemplaires achèvent d'explorer le domaine technique de vol de l'avion et seront rejoints à partir de février 2014 par les trois autres exemplaires, dont deux, équipés d'une cabine passagers, expérimenteront les vols en condition commerciale.

Nous tablons sur «une certification de l'appareil par les autorités américaines et européennes à la fin août ou en septembre 2014», a souligné M. Evrard.

Compte tenu d'éventuelles modifications qui pourraient être demandées, M. Evrard a confirmé que «la mise en service par la première compagnie cliente (Qatar Airways) devrait avoir lieu entre octobre et décembre».

Airbus et sa maison-mère EADS ont réaffirmé à plusieurs reprises que la mise en service aurait lieu avant fin 2014, soit un an de retard par rapport au calendrier initial.

C'est moins que le retard subi par le rival Boeing 787, dont les ennuis se sont poursuivis après la mise en service en 2011, notamment en 2012 avec l'arrêt forcé pendant plusieurs mois de tous les appareils déjà livrés, en raison d'une surchauffe des batteries.

La responsable du marketing produit d'Airbus Sophie Pendaries, s'est refusée lundi à faire «tout lien» entre les déboires du 787 et les ventes de l'A350. «Notre appareil fait l'objet d'un intérêt soutenu des compagnies», a-t-elle sobrement commenté.

La récente commande d'A350 de Japan Airlines, les premiers Airbus de la compagnie japonaise, illustre son succès et le fort intérêt pour la version à capacité accrue A350-1000.

«Il y a une tendance des compagnies à se tourner vers des avions plus grands, car le trafic double tous les 15 ans» a souligné Mme Pendaries.

M. Evrard a indiqué de son côté que le marché potentiel des avions de 350 à 400 places (sur 20 ans) atteignait désormais 2100 unités sur les 20 prochaines années, en hausse de 29 % depuis qu'Airbus a lancé le programme A350 XWB en 2007.

«Notre famille A350 est particulièrement bien positionnée par son efficacité, comparée aux 787 et 777-300ER de Boeing, nous détenons 59 % des commandes de ce marché sur les cinq dernières années et notre A350-1000 sera la solution optimisée», a estimé Mme Pendaries, sans craindre la sortie d'un nouveau biréacteur Boeing 777 à capacité accrue, un projet actuellement baptisé 777-9X.

Les responsables du programme se sont par ailleurs montrés discrets sur la version raccourcie, l'A350-800 (270 sièges environ), attendue en principe en 2016, mais qui ne s'inscrit pas dans cette tendance de capacité accrue.

«Lorsque le feu vert viendra il n'y aura qu'à pousser le bouton, il n'y aura pas besoin de nouveaux outillages», s'est contenté d'indiquer M. Evrard.