Le premier vol de la CSeries, lundi, a fourni de bons arguments aux vendeurs de la nouvelle famille d'appareils de Bombardier.

Selon l'entreprise, le vol a montré à quel point l'appareil était silencieux, mais il a aussi permis de constater sa faible consommation de carburant.

«Avec ce que nous savons, nous pouvons aller voir les transporteurs aériens et leur dire que nous répondons aux objectifs fixés», a déclaré le vice-président au marketing de Bombardier Avions commerciaux, Philippe Poutissou, hier, dans le cadre d'une conférence organisée par la Banque CIBC pour les investisseurs institutionnels.

En créant la CSeries, Bombardier avait fait valoir aux clients potentiels que le nouvel appareil allait con sommer 20 % moins de carburant que les appareils existants et allait leur permettre de réaliser des économies de 15% en frais d'exploitation.

La flotte d'essais de la CSeries comprendra cinq appareils CS100 (un avion à 110 places) et deux appareils CS300 (un avion à 135 places). Chaque appareil sera équipé pour tester des aspects précis. Le premier avion d'essai, qui a pris son envol lundi, sera notamment équipé pour recueillir des données au sujet de la consommation de carburant.

M. Poutissou a précisé que l'essentiel de ces données sera amassé au cours des mois à venir. Les données recueillies lors du premier vol sont toutefois prometteuses.

«Notre niveau de confiance est plus élevé aujourd'hui qu'il ne l'était la semaine dernière», a-t-il affirmé.

Un transporteur aérien qui commande un tout nouvel appareil qui n'a jamais volé, ou qui songe à commander un tel appareil, doit prendre en compte un certain risque que les performances promises ne soient pas entièrement au rendez-vous. Le premier vol de la CSeries et les vols qui vont suivre vont permettre de réduire progressivement ce risque.

M. Poutissou a également expliqué hier comment Bombardier choisissait soigneusement les clients qu'il essayait de gagner à la cause de la CSeries. Il s'agit de rechercher les transporteurs qui ont un réel besoin d'appareils de 100 à 150 places, et d'éviter de mettre trop d'énergie pour convaincre des transporteurs qui favorisent des appareils un peu plus gros.

«Nous avons tendance à nous concentrer sur les occasions où nous n'affrontons pas directement les constructeurs de plus gros appareils.»

Une étape positive, selon Moody's

Par ailleurs, la firme de notation Moody's a indiqué que le premier vol de la CSeries constituait une étape positive dans la mise au point de l'appareil.

«Le succès du premier vol peut donner aux clients potentiels la confiance nécessaire pour passer une commande», a écrit Darren Kirk dans une note d'analyse.

Il indique que le succès de ce programme est l'élément clé qui permettra à Bombardier d'améliorer ses flux de trésorerie et de diminuer son endettement.

La cote de solvabilité de Bombardier, BA2, est accompagnée d'une perspective négative. M. Kirk a indiqué que Moody's devra abaisser cette cote si Bombardier ne parvient pas à réduire son taux d'endettement et l'utilisation de ses flux de trésorerie.