La direction d'Air France envisage de supprimer jusqu'à 2800 postes supplémentaires en 2014, des coupes induites par de nouvelles mesures de restructuration pour tenter de redresser le groupe aérien en difficultés.

«Nous venons d'annoncer un sureffectif de 2800 personnes» au Comité central d'entreprise (CCE), a déclaré son PDG Frédéric Gagey, lors d'un point presse mercredi.

Ce sureffectif sera résorbé par de nouveaux plans de départs volontaires (PDV) qui «feront l'objet d'un dialogue avec les représentants du personnel et syndicaux à partir du 4 octobre», a-t-il expliqué.

Selon le délégué CFDT, Michel Salomon, les sureffectifs concerneraient 350 pilotes, 700 hôtesses et agenst de bord et 1700 à 1800 personnels au sol.

«Le PDV n'est pas une fin en soi, il découle d'une stratégie», a commenté M. Gagey.

Lorsque le groupe Air France-KLM a initié son vaste plan d'économies en janvier 2012, il chiffrait à 5122 personnes les sureffectifs au sein des personnels de la compagnie française qui ont été absorbés par des plans de départs volontaires et des départs naturels.

En deux ans, entre juin 2011 et juin 2013, les effectifs d'Air France ont fondu de 5600 postes, passant de 106 300 salariés à 100 700, intérimaires compris.

Mercredi, Air France a dévoilé les grandes lignes du second volet du plan Transform 2015 qui lui seront appliquées. D'autres mesures concerneront sa consoeur néerlandaise KLM.

Sa filiale à bas coûts Transavia va être renforcée. Son offre va être développée vers de nouvelles destinations européennes «à fort potentiel» au départ de Paris-Orly.

Parallèlement, si les bases de province à Marseille, Nice et Toulouse sont maintenues, leurs programmes de vol seront ajustés en fonction de la saisonnalité.

Réorganisation des escales françaises

En d'autres termes, les bases où sont postés de manière permanente équipages et avions pour augmenter la productivité seront très sollicitées l'été où la demande est particulièrement forte tandis que les activités seront arrêtées par exemple à Marseille durant l'hiver «où le marché s'est révélé extrêmement faible».

«Autant, il nous paraît extrêmement important de maintenir notre présence sur le marché domestique autant si nous la maintenons à perte, cela pose un problème», a commenté Frédéric Gagey. «Sur les lignes qui perdent de l'argent au départ d'Orly sur le marché domestique, il vaut mieux substituer une activité qui offre un fort potentiel», à l'instar de celles de Transavia.

Cette réorganisation au profit de sa filiale impliquera des changements au sein des escales françaises. Et Frédéric Gagey a prévenu que la compagnie allait recourir davantage à la sous-traitance pour diminuer les coûts d'exploitation aujourd'hui trop élevés.

«Les objectifs, escale par escale, seront précisés au Comité central d'entreprise (CCE) du 4 octobre», a précisé la direction.

M. Gagey a par ailleurs confirmé la «sortie accélérée de la flotte à l'horizon 2015» des gros porteurs Boeing 747, avions jugés peu efficaces car très gourmands en carburant.

«Par ailleurs, l'activité magasin de fret de Paris-Orly, qui n'a jamais atteint la taille critique, opère aujourd'hui à des coûts hors marché. Pour cette raison, un projet d'externalisation sera mis en oeuvre en 2014», a indiqué Air France.

Quelque 100 personnes pourraient être concernées par un PDV pour cette activité, selon le délégué CFDT.

M. Gagey a justifié l'ensemble de ces nouvelles mesures par le fait que le groupe n'atteindrait «pas ses objectifs de retour à l'équilibre» en 2013 «et connaîtra sa sixième année consécutive de perte d'exploitation».

Le PDG du groupe Alexandre de Juniac a lui rappelé mercredi les grands objectifs du groupe: deux milliards d'euros d'économies en trois ans et ramener la dette à 4,5 milliards fin 2014 contre 6,5 milliards en janvier 2012.

Les dirigeants ont toutefois souligné que le plan Transform 2015 était sur les rails.

La restructuration s'est déjà traduite pour le groupe par des résultats en nette amélioration au deuxième trimestre 2013. D'avril à juin, Air France-KLM a divisé par cinq sa perte nette, à -163 millions d'euros.

Le titre Air France-KLM, qui évoluait en hausse mercredi matin, était sanctionné à l'annonce de ces mesures. Il cédait 4,20% à 6,80 euros à la Bourse de Paris à 16h12.