Bombardier (T.BBD.B) s'est départi jeudi de ses activités dans Flexjet en plus d'obtenir une commande qui pourrait se traduire par l'achat de 245 appareils pour un montant de 5,2 milliards de dollars.

L'avionneur montréalais a ainsi cédé pour 185 millions sa division de multipropriété d'avions et de courtage de vols nolisés à la société d'investissement américaine Directional Aviation Capital, qui a également confirmé l'achat ferme de 85 biréacteurs d'affaires.

Cette commande comprend également des options pour 160 appareils Challenger 350, Challenger 605, Learjet 75 ainsi que Learjet 85.

Selon l'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, cette commande ferme de 85 appareils permettra de gonfler le carnet de commandes de Bombardier dans ce secteur.

«La demande pour les plus petits Learjet a été plus faible au cours des dernières années, souligne-t-il dans un rapport. Cela devrait aider à augmenter la production.»

M. Doerksen souligne cependant que Bombardier ne sera plus le client exclusif de Flexjet lorsque la vente de cette entreprise sera conclue.

«Flexjet pourra commander des appareils ailleurs, écrit-il dans une note. Toutefois, Bombardier ne sera pas menacé dans un avenir proche puisque la commande annoncée (aujourd'hui) est importante.»

De son côté, Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, croit que l'entreprise établie à Montréal a décidé de vendre Flexjet pour bénéficier de plus de liquidités.

«Les liquidités sont importantes pour Bombardier, surtout en raison du programme de développement de la CSeries, dont le vol inaugural est prévu bientôt», écrit-il.

Flexjet avait fait son entrée sur le marché des avions en multipropriété en 1995 et était la deuxième plus importante entreprise dans ce secteur après Netjets, qui appartient au milliardaire américain Warren Buffett.

En plus d'offrir la location d'avions, Flexjet permet également à des entreprises et des individus de posséder en partie un avion ou d'acheter des heures de vol.

Selon le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin, cette transaction permettra notamment à Bombardier de se concentrer sur ses activités stratégiques.

«C'est un pas de plus dans l'évolution de Flexjet, a-t-il souligné. Avec plus de 18 ans d'expérience dans les services d'avions en multipropriété, Flexjet s'est développée en une solide organisation rentable, reposant sur l'excellence opérationnelle.»

M. Beaudoin s'est dit sûr de voir Flexjet poursuivre sa croissance sous la gouverne de ses nouveaux propriétaires.

«Cette commande constitue un nouvel appui de taille pour nos biréacteurs d'affaires Learjet et Challenger, a dit M. Beaudoin. Nous nous réjouissons de voir nos produits participer à la croissance des activités de Flexjet et de sa clientèle.»

M. Doerksen, l'analyste de la Financière Banque Nationale, a dit croire que les nouveaux propriétaires de Flexjet allaient être plus agressifs en ce qui a trait à leur stratégie d'expansion.

Flexjet s'ajoutera au portefeuille de Directional, qui comprend également Flight Options, Sentient Jet cards et Sentinent Jet Charter, qui offrent des services similaires à ceux de Flexjet.

Cette société d'investissement américaine détient également des participations dans Nextant Aerospace, Constant Aviation, Everest Fuel Management, Sojourn Aviation, Spinnaker Air ainsi qu'API.

Directional Aviation Capital a indiqué que l'ajout de Flexjet lui permettra d'offrir à ses membres privés plus de choix ainsi que des propriétés partagées d'appareils.

L'entreprise exploitera 150 appareils, qui devraient générer annuellement des revenus de plus de 1,1 milliard.

«Nous voulions dénicher la meilleure occasion afin d'ajouter à ce que nos autres compagnies offrent», a indiqué Kenn Ricci, un des dirigeants de Directional Aviation Capital.

«Avec cette commande historique, Flexjet demeurera un important client de Bombardier et le gestionnaire d'une des plus importantes flottes d'avions privés», a-t-il ajouté.

Deanna White continuera de diriger Flexjet LLC, établie au Texas, jusqu'à la conclusion de la transaction, d'ici la fin de l'année.

L'action de Bombardier a pris jeudi 26 cents, soit 5,5 pour cent, à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 4,98 $.