Bombardier (T.BBD.B) n'a pas voulu fixer de date précise pour le premier vol de la CSeries, mais elle a procédé à une répétition générale, jeudi matin, avec un biréacteur régional CRJ1000 et un avion d'affaires Global 5000.

Les deux appareils ont survolé les Basses-Laurentides et Lanaudière.

«Ils ont pratiqué le vol en formation en vue du premier vol de la CSeries qui aura lieu d'ici quelques semaines», a indiqué le porte-parole de Bombardier Avions commerciaux, Marc Deschênes, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Il a expliqué que lorsque le premier avion d'essai de la CSeries prendra son essor, un avion de poursuite, le Global 5000, l'attendra dans le ciel et fera route avec lui pour analyser le premier vol et communiquer avec l'équipage, en cas de besoin.

Le CRJ1000 a donc joué le rôle de la CSeries pour cet exercice jeudi, qui s'est déroulé alors même que Bombardier divulguait ses résultats pour le deuxième trimestre.

Les revenus de l'entreprise ont augmenté de 8,1% par rapport au même trimestre de l'exercice précédent pour atteindre 4,1 milliards de dollars US.

Le bénéfice net a grimpé de 22% pour atteindre 180 millions US, ou 10 cents US par action. Ces résultats correspondaient aux attentes des analystes.

Les revenus sont demeurés à peu près stables pour la division aéronautique, alors qu'ils ont bondi de presque 19% pour la division ferroviaire.

Au cours d'une conférence téléphonique hier, les analystes se sont plutôt intéressés à la CSeries et à l'échéancier de ce programme.

Le premier vol a déjà été reporté à trois reprises. Initialement, il devait avoir lieu avant la fin de 2012.

Hier, le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin, a réitéré que le fameux vol inaugural aura lieu dans les prochaines semaines, mais il n'a pas voulu spécifier s'il pourrait avoir lieu avant la fin d'août ou la fin de septembre.

Il a déclaré que c'étaient plusieurs petits éléments qui avaient justifié les derniers reports, mais rien de significatif.

«Par exemple, nous avons découvert que certains fils avaient été branchés à l'envers, a-t-il raconté. Ce n'est pas un gros problème, mais il faut revenir en arrière pour comprendre pourquoi c'est arrivé, ce qui prend deux jours au lieu d'une demi-journée.»

Il a soutenu que ces délais n'avaient pas entraîné de dépenses additionnelles significatives dans le cadre du programme de développement de 3,5 milliards US.

Toutefois, ces délais ont pour effet de retarder l'entrée en service de la CSeries, initialement prévue pour la fin de 2013. Le programme de tests en vol devait durer un an.

M. Beaudoin a indiqué que Bombardier prévoyait toujours un programme de tests de 12 mois. Ce n'est pas parce qu'il y a eu des délais avec le programme d'essais au sol qu'il y aura des délais avec le programme d'essais en vol.

«Au fur et à mesure que nous franchirons des étapes-clés, nous garderons nos clients informés et nous nous ajusterons si nécessaire, mais je n'ai aucune raison de croire que 12 mois, ce n'est pas réaliste», a-t-il déclaré aux analystes.

Il n'a pas voulu dire si Bombardier allait s'exposer à des pénalités avec le report de l'entrée en service de la CSeries. «Je ne veux pas spéculer sur un délai potentiel qui est hypothétique», a-t-il déclaré.

Il n'a pas non plus voulu indiquer à quel moment Bombardier allait procéder à des embauches pour commencer la construction en série des appareils de la CSeries.

«C'est un choix qui va se faire pendant les essais en vol, a-t-il dit. On veut s'assurer qu'on ne va pas commencer à fabriquer des pièces avant de connaître très bien l'avion.»

Par ailleurs, le grand patron de Bombardier n'a pas manifesté d'inquiétude au sujet de la nouvelle version de biréacteurs régionaux d'Embraer, lancée au Salon aéronautique du Bourget en juin dernier.

Il a noté que ces appareils n'arriveront pas sur le marché avant 2018 ou 2020, soit un bon moment après l'entrée en service de la CSeries.

«Nous avons un gros avantage sur notre concurrent, a-t-il ajouté. Leur appareil est un dérivé, ils ont fait de leur mieux pour modifier un appareil existant. Nos gens de marketing pourraient vous donner tous les avantages de la CSeries parce que c'est un nouvel appareil.»

L'action de catégorie B de Bombardier a perdu 1 cent, jeudi, pour clôturer à 4,95$ à la Bourse de Toronto.