Le salon du Bourget, qui ferme ses portes dimanche, est un cru exceptionnel pour Airbus, Boeing ou encore ATR et Embraer mais la météo catastrophique a partiellement découragé les fans des démonstrations aériennes spectaculaires.

«Les professionnels de l'aéronautique ont annoncé 115 milliards d'euros de commandes, un niveau historique, mais on a constaté une baisse de participation très certainement due à la météo», a résumé dimanche Emeric d'Arcimoles, commissaire général du salon.

Le salon avait en effet ouvert lundi sous de violents orages qui n'ont quasiment pas cessé toute la semaine. Dimanche, à la pluie se mêlaient le vent et une atmosphère particulièrement fraîche en ce début d'été.

M. d'Arcimoles a précisé que la diminution des visiteurs professionnels (de lundi à jeudi) était de l'ordre de 5 % et celle du grand public de 10 % vendredi et samedi.

«Le public ne devrait pas être plus nombreux» ce dimanche, a-t-il ajouté. Les organisateurs s'attendent à recevoir 185 000 personnes sur les trois jours.

La fréquentation précise sera connue lundi, mais les organisateurs, qui attendaient plus de 350 000 personnes, estiment dimanche à 315 000 le nombre de visiteurs.

Ils ont en outre reconnu que le salon avait été terni par des dysfonctionnements graves en matière de téléphonie mobile.

«On n'a jamais pu passer de communications téléphoniques. On va discuter dès demain avec les responsables des opérateurs pour que les problèmes soient résolus pour l'édition 2015», a souligné M. d'Arcimoles.

Le directeur du salon Gilles Fournier s'était insurgé dès vendredi contre Orange et SFR.

«On ne comprend pas comment les deux plus grands opérateurs téléphoniques français ont pu planter à ce point le plus grand salon aéronautique du monde alors qu'on les a prévenus il y a longtemps. C'est grave, c'est lamentable», avait-il déclaré à l'AFP.

Malgré ces couacs, le bilan des affaires est très satisfaisant.

Record de commandes pour les avions régionaux

Le constructeur européen a ainsi enregistré pour 39,3 milliards de dollars de commandes fermes portant sur 241 appareils. Avec les intentions d'achat, le total de commandes engrangées par Airbus s'élève à 68,7 milliards de dollars pour 466 moyen-courriers A320 et A320neo, long-courriers A330, A350, le dernier né de la gamme, et le super-jumbo A380.

De son côté, Boeing a reçu des commandes fermes d'une valeur de 38 milliards et des intentions de commandes évaluées à un peu plus de 22,2 milliards, soit un total de 60,2 milliards de dollars.

Les deux géants font mieux que l'an passé à Farnborough --près de Londres qui alterne avec le Bourget--, où ils s'étaient arrogé des contrats d'une valeur totale de 52,2 milliards dont 35,3 milliards pour Boeing.

Au Bourget, si l'Américain s'est placé derrière Airbus, il a gardé l'avantage sur les avions long-courriers avec le lancement de la version allongée du 787 Dreamliner, le 787-10, fabriqué pour moitié en matériaux composites.

Airbus a lui fait survoler le salon par son futur long-courrier A350, qui doit lui permettre de rattraper son retard sur ce marché.

L'Européen conserve en outre l'avantage sur les moyen-courriers, notamment avec l'A320neo, version remotorisée pour réduire la consommation de kérosène qui s'est nettement mieux vendue au Bourget que son concurrent le 737MAX.

Airbus devrait ainsi maintenir sa part de 60 % sur ce marché.

Les constructeurs d'avions régionaux ont eux battu leurs records de commandes. L'E2, nouvelle génération de la famille E jets du brésilien Embraer, a démarré en trombe avec un lancement assorti d'une commande ferme de 100 appareils par la compagnie Skywest.

Sur le segment des 30-120 sièges, il détient 40 % de parts de marché contre 29 % pour son concurrent canadien Bombardier, grand absent du Bourget.

ATR, leader incontesté du marché des avions régionaux à hélices, a enfin réalisé le meilleur salon de son histoire. Cette co-entreprise des groupes EADS et Finmeccanica a enregistré 173 commandes dont 83 fermes pour un total de 4,1 milliards de dollars.