Airbus Military possède une arme secrète pour remporter le contrat des avions de recherche et sauvetage du gouvernement du Canada: le contenu canadien de son appareil, le EADS CASA C-295, dépasse 20%.

«Nous sommes un important partenaire stratégique du Canada, a fait valoir le vice-président commercial d'Airbus Military, Antonio Rodriguez-Barberan, dans une entrevue avec La Presse Affaires hier à Montréal. Chaque fois qu'on vend un appareil C-295 au Brésil ou ailleurs, on exporte de la technologie canadienne.»

La grande majorité de ce contenu canadien provient du Québec. Le C-295 est motorisé par Pratt&Whitney Canada, une grande partie de son avionique provient de Thales Canada, et les simulateurs du C-295 sont fabriqués par CAE.

Airbus Military s'engage également à confier d'importantes tâches de maintenance du C-295 à la base de Discovery Air à l'aéroport Jean-Lesage de Québec.

Le Canada doit remplacer sa flotte vieillissante d'appareils de recherche et sauvetage, soit 6 avions Buffalo et 13 avions C-130 Hercules.

Ce contrat est soumis à la politique de retombées industrielles régionales du gouvernement du Canada. Ottawa exige des retombées égales au montant du contrat, soit environ 3,8 milliards de dollars sur une période de 20 ans.

Le contenu canadien du C-295 d'Airbus Military vient donc faciliter la tâche. Par comparaison, Alenia Aermacchi, le manufacturier italien de l'appareil concurrent C-27J Spartan, cherche encore à augmenter le nombre de ses partenaires canadiens.

À l'heure actuelle, l'équipe d'Alenia Aermacchi compte deux entreprises établies à Ottawa, General Dynamics Canada et DRS Technologies, et une établie à Saint John's (Terre-Neuve-et-Labrador), PAL. Le Spartan est motorisé par Rolls-Royce.

M. Rodriguez-Barberan a fait valoir qu'Airbus Military faisait partie du géant Airbus: les retombées industrielles régionales pourraient également émaner du secteur commercial d'Airbus. «Déjà, les approvisionnements d'Airbus au Canada tournent autour de 750 millions par année», a-t-il soutenu.

Il a insisté sur un autre avantage du C-295: l'appareil existe déjà et effectue des missions au Brésil, en Afghanistan, en Irak, en Indonésie et en Finlande, où il est basé près du cercle arctique. «Si le gouvernement canadien veut commander les avions demain matin, nous sommes prêts» a lancé M. Rodriguez-Barberan.

Il a soutenu qu'Alenia Aermacchi n'avait pas encore vendu une seule version de son Spartan pour la recherche et le sauvetage.