Un Boeing 787 opéré par la compagnie japonaise All Nippon Airways (ANA) a effectué un test d'environ deux heures dimanche matin à Tokyo, un premier vol d'essai qui suivait de peu une liaison commerciale effectuée samedi avec un appareil similaire par Ethiopian Airlines.

L'avion, qui embarquait des dirigeants de Boeing et ANA, s'est posé sans difficulté vers 10h50 locales (21h50 à Montréal) à Tokyo Haneda. Il avait décollé environ deux heures plus tôt du même aéroport.

Il s'agissait du premier test effectué au Japon avec un Boeing 787 dont les batteries ont été modifiées pour éviter de nouveaux incidents tels que ceux qui s'étaient produits en janvier et avaient forcé à clouer au sol les 50 Boeing 787 livrés dans le monde.

L'appareil employé vient tout juste d'être techniquement mis à jour conformément aux exigences des autorités qui ont octroyé vendredi à ce modèle d'avion le droit de revoler sous diverses conditions techniques, après plus de trois mois d'interdiction.

Le surnommé «Dreamliner» transportait le président d'ANA, Shinichiro Ito, et le patron de la branche de l'aviation civile de Boeing, Ray Conner.

ANA, qui avait été la première compagnie à employer le Boeing 787, en possède 17 exemplaires, un tiers de la flotte mondiale livrée, et plusieurs sont déjà modifiés ou en cours. Elle espère que tous auront reçu les correctifs nécessaires pour éviter les soucis de batteries d'ici à la mi-mai et qu'elle reprendra les vols commerciaux en juin au plus tard.

ANA et sa rivale Japan Airlines (JAL), qui possède sept B787, doivent procéder, avec l'aide de Boeing, à l'installation de nouveaux chargeurs et nouvelles batteries principales et auxiliaires dotées de systèmes d'isolation et de gaines pour éviter la contagion d'un éventuel court-circuit ou d'une surchauffe d'une cellule à toute la batterie.

Cinq équipes de 10 personnes avaient commencé d'oeuvrer sur les avions d'ANA en début de semaine, et deux sur ceux de JAL.

«En plus de ces modifications, nous allons procéder à des contrôles et tests additionnels», avait précisé ANA, conformément à la demande du ministère nippon des Transports.

Ce dernier souhaite que les batteries soient examinées plus régulièrement et un dispositif de suivi spécifique installé sur tous les appareils.

Outre les vols d'essai, est aussi requis au Japon un entraînement particulier des pilotes.

ANA n'est pas la seule compagnie à avoir fait revoler un 787 depuis que l'Agence fédérale de l'Aviation américaine (FAA) a levé jeudi (avec prise d'effet vendredi) l'interdiction qui courait depuis mi-janvier.

Samedi, la compagnie Ethiopian Airlines a effectué un premier vol commercial.

Parti d'Addis Abeba, l'avion est arrivé sans problème à Nairobi, à 1160 km, environ deux heures plus tard et devait regagner la capitale éthiopienne dans la journée.