Bombardier affirme que ses avions régionaux et les appareils commerciaux de la CSeries conserveront leurs avantages concurrentiels même après que la société brésilienne Embraer aura installé des moteurs plus économiques aux avions de sa gamme E-Jet.

Embraer a fait part cette semaine de son intention d'utiliser une variante du moteur de Pratt & Whitney qui propulsera les appareils de la CSeries sur sa «deuxième génération» d'avions régionaux, à compter de 2018. Le constructeur entend également modifier les ailes et ajouter un système de commandes de vol à transmission électrique, alors qu'il cherche à améliorer la performance de ses avions en matière de consommation de carburant, d'émissions de gaz à effet de serre, de bruit et de frais d'entretien.

Il reste à Embraer à décider s'il allongera son appareil le plus grand, le E-195, afin de faire concurrence à Bombardier et ses avions de 110 et 149 places de la CSeries.

Philippe Poutissou, vice-président au marketing chez Bombardier Avions commerciaux, a affirmé jeudi que les avions régionaux CRJ de la société montréalaise comptaient un avantage de 16 pour cent sur les appareils d'Embraer au chapitre de la consommation de carburant.

«Bien que de nouveaux moteurs se traduiront certainement par une amélioration, ils cherchent à rattraper leur retard», a-t-il dit en entrevue.

Certains observateurs de l'industrie croient que la mesure d'Embraer pourrait lui permettre d'accentuer la pression exercée sur son concurrent canadien.

David Tyerman, de Canaccord Genuity, a affirmé jeudi que l'installation de nouveaux moteurs sur les appareils E-Jet n'aurait pas beaucoup d'impact face à la CSeries, mais qu'elle rendrait ces avions plus concurrentiels face aux CRJ.

«Il sera intéressant de voir quelle sera la réaction de Bombardier», a-t-il écrit dans un courriel, faisant remarquer que le marché des avions régionaux commençait à être achalandé avec le Superjet 100 du constructeur russe Soukhoï, l'appareil régional japonais de Mitsubishi, les CRJ et les avions E-Jet.

Par ailleurs, Bombardier a indiqué jeudi que l'amélioration du marché de la dette lui avait permis de mettre la main sur une somme de 2 milliards $ US, près de deux mois après été contraint de remettre à plus tard une émission de billets visant à financer un certain nombre de programmes de développement avec à leur tête les avions de la Cseries.