Des liaisons directes avec la Chine et l'Amérique du Sud pourraient bientôt s'ajouter à la liste des destinations desservies par l'aéroport Montréal-Trudeau, a appris La Presse.

Le temps presse pour la métropole, car les touristes en provenance de ces régions du monde seront en constante augmentation d'ici 2020, prévoit l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). Et si elle n'offre pas bientôt ce service, la région de Montréal et le Québec en entier risquent d'être privés de retombées économiques importantes, au profit de Toronto et Vancouver.

La Ville reine offre chaque semaine 76 vols directs par semaine vers l'Asie, 37 en direction de l'Amérique du Sud et 7 vers l'Océanie. Voilà les données recueillies par Michel Archambault, président du bureau des gouverneurs de la chaire de tourisme Transat ESG-UQAM. Du côté de Montréal? On ne compte aucune liaison avec l'Amérique du Sud et la Chine. Il y a toutefois, depuis juin 2011, trois vols par semaine, entre Montréal et Doha, au Qatar.

Or, depuis l'Exposition universelle de Shanghai, tenue en 2010, la communauté d'affaires de la métropole, Tourisme Montréal et Aéroports de Montréal (ADM) courtisent les différents transporteurs chinois comme Air China et Eastern China pour les inciter à offrir une liaison directe régulière avec le territoire québécois.

À l'occasion d'un événement organisé la semaine dernière par la Chaire de tourisme, le ministre d'État au Tourisme, Maxime Bernier s'est dit prêt à défendre la candidature de Montréal dans le développement de liaisons aériennes avec l'Asie. Il a toutefois donné peu de détails sur ce qu'il avait concrètement l'intention de faire.

«Il faut les convaincre et leur montrer les bons chiffres», mentionne Pierre Bellerose, vice-président relations publiques de Tourisme Montréal. Actuellement, quelque 200 passagers prennent l'avion quotidiennement dans la métropole pour se rendre en territoire chinois. Ils sont toutefois contraints de faire une ou plusieurs escales avant d'arriver à bon port. «On sait qu'on a un bassin de voyageurs suffisants», ajoute Christiane Beaulieu, vice-présidente d'ADM.

Des discussions ont également cours avec Air Canada. C'est que l'arrivée des nouveaux avions Boeing 787 prévue en 2014, pouvant accueillir entre 220 et 300 personnes, permettra à l'entreprise d'exploiter de nouvelles destinations. Air Canada a toutefois refusé de dire si la Chine faisait partie de ses projets. Pour sa part, Christiane Beaulieu se dit confiante et souhaite que les passagers qui veulent se rendre sans escale dans ce pays d'Asie puissent le faire en 2014, sur les ailes d'Air Canada.

Amérique du Sud

Par ailleurs, l'Amérique du Sud est également un territoire à considérer. La preuve: selon l'OMT, le nombre de visiteurs étrangers en provenance du Brésil connaîtra une augmentation de 38%. Pour le moment, seul Toronto offre des vols réguliers sans escale en direction de cette région du monde. Et en plus de dissuader les visiteurs des pays latino-américains de venir au Québec, l'absence de vol à Montréal a un autre effet pervers, estime M. Archambault. «Les voyageurs d'ici qui doivent passer par Toronto pour se rendre là-bas et du coup paient des taxes à cet aéroport-là, au détriment du nôtre.»

Encore là, Christiane Beaulieu assure que, même si les démarches sont moins avancées que dans le dossier chinois, ADM travaille également à développer les destinations sud-américaines. Brésil, Chili, Colombie ou Argentine, impossible pour le moment de savoir quels sont les pays convoités. «Tout ça fait partie de notre radar à moyen terme.»