Éloignée du centre-ville, la toute nouvelle Gare d'autocars de Montréal ne convient plus à Coach Canada et à sa société affiliée Megabus qui a récemment ouvert un nouveau terminus, rue Saint-Antoine, au centre-ville de Montréal, a expliqué à La Presse le président de Coach Canada, John Emberson. Il a par ailleurs refusé de commenter la plainte faite par le gouvernement du Québec à la Commission des transports contre sa société.

«Nous croyons [que notre nouveau terminus du centre-ville] constitue un meilleur emplacement pour servir notre clientèle, a précisé M. Emberson, qui a pris contact avec La Presse après la publication de notre article de lundi sur Megabus. C'est en plein centre-ville, à côté des gares de trains et d'autobus de banlieue, en plus de profiter d'un accès rapide à l'autoroute 720», dit-il tout en reconnaissant les économies réalisées au chapitre des dépenses d'exploitation.

À la gare d'autocars de l'îlot Voyageur, les transporteurs paient une commission sur chaque billet vendu à la société exploitant le terminus. «Comme nous vendons plus de 9 billets sur 10 par l'internet, ce n'était guère intéressant de payer pour les employés de la billetterie», fait remarquer M. Emberson.

À la différence des autres transporteurs, Megabus applique une grille tarifaire qui varie selon la date d'achat des billets. Comme pour un billet d'avion ou une chambre d'hôtel, un ticket de Megabus coûte moins cher s'il est acheté d'avance. À 21 jours du départ, un aller simple pour Toronto, acheté en ligne, peut coûter seulement 25$, dit M. Emberson. Le prix des billets achetés au comptoir est fixe et se détaille 106$ l'aller simple en tout temps.

Loin des manifs étudiantes

Pour ce qui est de la décision de déménager au centre-ville, M. Emberson fait aussi valoir que son nouveau terminus n'est pas touché par les défilés et les autres événements pouvant se dérouler rue Sainte-Catherine, alors que c'est le cas pour le terminus Berri, situé à quelques pas du parc Émilie-Gamelin, point de départ de plusieurs manifestations étudiantes le printemps dernier.

Megabus, qui assure la liaison directe entre Montréal et Toronto avec 14 départs par jour, a quitté la gare de l'îlot Voyageur de Montréal le 1er août dernier et s'est établi rue Saint-Antoine, entre les rues Peel et Mansfield. Le miniterminus Megabus est constitué simplement d'une salle d'attente d'une cinquantaine de places environ et d'un comptoir pour la vente de billets. L'arrêt d'autobus se trouve directement rue Saint-Antoine, tout près du local loué par Megabus, dans l'immeuble du 1000, De La Gauchetière.

Ce déménagement a eu pour effet de dévaluer le terminus de la rue Berri dont cherche à se départir le gouvernement du Québec par le truchement de la Société immobilière du Québec (SIQ). La SIQ a payé 25,5 millions de dollars en novembre 2010 pour acquérir le terminus de son ancien propriétaire, Roger Morin. Elle a dû par la suite débourser 8,8 millions pour achever la gare et aménager le passage vers le métro. En mars dernier, la société d'État a dévalué son investissement de 8,4 millions.

D'ailleurs, M. Emberson s'est dit étonné que personne ne l'ait jamais joint au sujet de la vente de la gare d'autocars. Quant à la demande d'enquête déposée à la CTQ au début du mois de juillet, M. Emberson préfère ne pas la commenter tant qu'il ne l'aura pas lu.

Peu d'inconvénients pour les voyageurs

M. Emberson a tenu également à relativiser les inconvénients subis par les voyageurs en provenance de l'est de la province qui veulent se rendre à Toronto. Pour les satisfaire, Megabus a assuré un service de navette gratuite 20 heures par jour entre le terminus Berri et celui de Megabus, au centre-ville, à partir du 1er août. Environ six personnes utilisaient quotidiennement le service qui a été abandonné le 4 septembre.

«Nous avons aussi proposé à Orléans Express que nos autobus respectifs fassent un arrêt au terminus concurrent, mais l'idée n'a pas pu être appliquée», a-t-il ajouté.