La première compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé l'annulation de deux tiers de ses vols vendredi en raison d'une grève de 24 heures du personnel navigant commercial qui revendique des hausses de salaires.

Après un premier débrayage de quelques heures vendredi dernier à Francfort, et un nouvel arrêt de travail mardi à Francfort, Berlin et Munich, le syndicat Ufo avait menacé d'une nouvelle grève plus ample de 24 heures vendredi si la compagnie n'acceptait pas une médiation sur les revendications des salariés.

Selon un communiqué de Ufo publié mercredi soir, les débrayages concerneront vendredi les aéroports de Francfort, premier noeud aérien de la compagnie et 3e aéroport européen, ainsi que Berlin, Munich, Düsseldorf, Stuttgart et Hambourg.

«Nous espérons encore qu'il soit possible d'éviter la grève avec un retour à la table des négociations», a déclaré à l'AFP mercredi soir Michael Lamberty, porte-parole de la compagnie, tout en annonçant l'annulation de deux tiers des vols.

«Nous annulons les deux tiers des vols pour que nos clients puissent trouver des alternatives. Il est important que nous les informions suffisamment tôt», a-t-il ajouté.

Il a précisé que les clients de Lufthansa pouvaient trouver des informations concernant leurs vols sur le site internet de la société.

De son côté Ufo a dit «regretter fortement d'avoir à en arriver à ce stade mais les négociations sont arrivées à un point où il n'y a pas d'alternative à une grève. Il faut désormais un signe très clair concernant l'avenir de nos emplois de cabine».

Depuis avril, le syndicat exige une hausse des salaires de 5% sur 15 mois et rétroactive à partir du 1er janvier, pour rattraper trois ans de stagnation.

Ufo s'oppose également au recours à du personnel de cabine intérimaire dans des appareils de la Lufthansa.

La compagnie a elle proposé une hausse des rémunérations de 3,5%, renoncé aux licenciements économiques, aux contrats à durée déterminée et au recours aux intérimaires.

La direction, confrontée comme nombre d'autres grandes compagnies à des difficultés économiques, demande en échange «une contribution à une augmentation de la compétitivité», sous la forme par exemple de deux heures de travail supplémentaires par mois.