Fini les acquisitions pour un moment, le temps est venu de récompenser les actionnaires. C'est le message qu'a envoyé hier CAE (T.CAE) en haussant son dividende de 25%.

Le fabricant de simulateurs de vol a fait passer son dividende trimestriel à 5 cents par action, expliquant qu'après avoir avalé Oxford Aviation Academy en mai et Medical Education Technologies Inc. (METI) en août dernier, il remisait temporairement son fusil de chasse.

«À court terme, nous ne prévoyons pas d'acquisitions importantes; notre capital et nos flux de trésorerie serviront en priorité à faire des financements sélectifs où la demande est présente, à réduire notre dette et à générer des rendements plus élevés pour nos actionnaires», a dit hier le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent.

En entrevue, la vice-présidente aux affaires publiques, Nathalie Bourque, a expliqué que l'entreprise gardait notamment ses capitaux pour pouvoir répondre à toute hausse de la demande dans ses centres de formation de pilotes.

Benoit Poirier, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, a dit accueillir la hausse de dividende comme une «surprise positive». Selon lui, le moment est bien choisi pour faire plaisir aux actionnaires.

«C'est intéressant, au point où ils en sont, de faire l'intégration et de bien digérer les acquisitions avant de regarder une autre cible potentielle», a-t-il ajouté.

«Nous percevons l'augmentation du dividende comme un indicateur de la confiance de CAE envers ses perspectives d'avenir», écrit aussi Cameron Doerksen, analyste à la Banque Nationale, dans une note aux investisseurs.

CAE avait abaissé son dividende trimestriel jusqu'à un cent par action en 2005 afin d'assainir son bilan, avant de l'augmenter graduellement par la suite.

Des résultats sans grandes surprises

CAE a par ailleurs dévoilé hier des résultats légèrement sous les attentes des analystes pour le premier trimestre 2013. Les revenus ont atteint 480 millions, moins que les 504 millions attendus. En excluant les coûts d'acquisition et de restructuration de 32 millions, les profits ont cependant atteint 46,7 millions ou 18 cents par action, soit exactement le niveau prévu par les analystes.

CAE engrange environ la moitié de ses revenus du secteur militaire, et c'est lui qui a moins bien performé au cours du trimestre.

«Avec tout ce qui se passe en Europe à l'heure actuelle, les contrats de la défense ne sont pas aussi présents qu'ils ne l'étaient dans le passé», a expliqué Mme Bourque, qui demeure cependant assez optimiste pour l'avenir.

«Dire que la conjoncture européenne ne nous inquiète pas du tout serait mentir, mais on pense qu'on fait partie de la solution. Il en coûte beaucoup moins cher de former un pilote sur un simulateur que de l'entraîner en vol», explique-t-elle.

«Malgré les résultats plus faibles que prévu dans le segment militaire, nous gardons confiance que CAE peut faire croître ses revenus dans ce secteur malgré les pressions sur les budgets (des gouvernements)», dit aussi l'analyste Cameron Doerksen, de la Banque Nationale.

Le titre de CAE a gagné 14 cents ou 1,39% hier à la Bourse de Toronto pour clôturer à 10,24$.

Revenus: 480 millions, en hausse de 12%

Profits (excluant les éléments inhabituels): 46,7 millions, en hausse de 7%