Un arbitre fédéral s'est rangé du côté d'Air Canada dans sa dispute avec le syndicat représentant ses pilotes.

Douglas Stanley a choisi l'offre finale du transporteur aérien, soit une convention collective de cinq ans valide jusqu'en avril 2016, à la suite de négociations avec l'Association des pilotes d'Air Canada (APAC) qui ont eu lieu sur une période de 19 mois.

Selon le président et chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu, la décision rendue lundi par l'arbitre permet de maintenir la rémunération et les avantages sociaux des pilotes dans le quartile supérieur de l'industrie nord-américaine du transport aérien, ainsi que d'assurer la solvabilité des régimes de retraite à prestations déterminées de l'entreprise.

Air Canada prévoyait déclencher un lock-out touchant ses pilotes plus tôt cette année, mais ce geste a été court-circuité par le gouvernement fédéral, qui a fait adopter une loi empêchant les deux parties de déclencher un conflit de travail, en plus d'imposer une nouvelle convention collective.

Le geste avait déclenché la colère de la plupart des 3000 pilotes, et plusieurs d'entre eux avaient par la suite pris des congés maladie, chamboulant l'horaire du transporteur aérien et frustrant les passagers. Les pilotes s'étaient plaints du fait que la loi les forçaient à voler et à accepter un contrat de travail imposé par un arbitre, en violation de la Charte canadienne des droits et libertés.

Le capitaine Paul Strachan, président de l'APAC, et le capitaine Jean-Marc Bélanger, président de l'association, ont déclaré lundi que le résultat ne ferait qu'ajouter à la colère des pilotes concernant la manière dont ils ont été traités par le gouvernement et Air Canada, ce qui nuira à la performance future du transporteur.

«L'arbitrage imposé par le fédéral ne pouvait pas et n'a pas pu favoriser la négociation d'une convention collective, ce qui aurait permis de motivé les pilotes professionnels dont Air Canada a besoin», ont-ils déclaré par voie de communiqué.

«L'arbitrage a plutôt imposé des règles de travail qui provoqueront des pertes d'emplois chez les pilotes, en plus de démoraliser les autres et de reporter à plus tard des problèmes importants, où il finiront par pourrir et miner les efforts pour provoquer un changement de culture positif chez notre transporteur aérien.»

L'entreprise a indiqué qu'elle ne ferait pas d'autres commentaires tandis que les conditions de l'entente sont communiquées aux employés.

Air Canada a été entravée par des problèmes avec ses principaux syndicats d'employés pendant la majeure partie de 2011.

Le mois dernier, un arbitre fédéral a tranché en faveur d'Air Canada dans le cadre d'une longue lutte avec ses machinistes syndiqués.