La société italienne AleniaAermacchi se cherche des partenaires québécois pour augmenter ses chances de remporter le contrat des avions de recherche et sauvetage du gouvernement canadien.

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Le programme de retombées régionales industrielles du gouvernement canadien exige des retombées égales au montant du contrat, soit autour de 3,8 milliards de dollars sur 20 ans.

À l'heure actuelle, l'équipe d'AleniaAermacchi compte deux entreprises établies à Ottawa, General Dynamics Canada (qui également une forte présence à Calgary et Halifax) et Drs Technologies, et une entreprise basée à Saint-Jean de Terre-Neuve, PAL (Provincial Airlines).

«Notre but est d'avoir des entreprises de toutes les régions du Canada, a déclaré le chef de la direction d'AleniaAermacchi, Alan Calegari, dans une entrevue accordée à La Presse Affaires dans le cadre du salon aéronautique de Farnborough. Le Québec a investi massivement dans l'industrie aéronautique. Nous avons là des partenaires potentiels.»

AleniaAermacchi a d'ailleurs profité du salon de Farnborough pour rencontrer un certain nombre d'entreprises québécoises qui pourraient fournir des systèmes ou des services importants. AleniaAermacchi n'a toutefois pas arrêté son choix.

«Il nous faut d'abord bien comprendre les exigences du projet du gouvernement canadien», a déclaré M. Calegari.

Ottawa n'a pas encore lancé un appel d'offres pour le projet, qui devrait porter sur une quinzaine d'appareils. Le gouvernement devrait lancer cet appel d'offres à l'automne, mais selon M. Calegari, il a été reporté au début de 2013.

Le projet de remplacement des avions de recherche et sauvetage actuels, des appareils Buffalo et Hercules C-130H vieillissants, a une longue histoire. Le gouvernement avait d'abord lancé le projet au début des années 2000, mais celui-ci avait été mis de côté après une certaine controverse au sein du gouvernement au sujet des caractéristiques des appareils souhaités.

AleniaAermacchi avait proposé à l'époque son appareil C-27J, le Spartan.

«Bien sûr, ça nous a déçus, a déclaré M. Calegari. Mais je crois que nous avons maintenant une meilleure compréhension des caractéristiques recherchées, même si les exigences précises ne sont pas encore connues.»

Une exigence qui n'était pas présente dans le premier projet devrait s'ajouter: celle d'avoir une capacité d'intervention dans l'Arctique. Selon M. Calegari, le Spartan est un appareil idéal pour cette mission.

«Il a été testé dans des températures glaciales et il a très bien performé, a-t-il déclaré. Il a également été utilisé dans des environnements très difficiles, comme l'Afghanistan.

Les représentants d'AleniaAermacchi se sont empressés de faire visiter l'appareil à La Presse Affaires. Ils ont fait valoir l'espace disponible dans la cabine, un facteur particulièrement apprécié par les professionnels de la recherche et du sauvetage, portant souvent de lourds et volumineux équipements. Ils ont également fait valoir la visibilité offerte aux pilotes, avec 16 fenêtres dans le poste de pilotage, et les nombreux points communs avec l'Hercules C- 130J récemment acquis par le gouvernement canadien comme avion de transport.

Selon AleniaAermacchi, les coûts d'exploitation du Spartan ne représenteraient que le tiers des coûts d'exploitation des appareils utilisés actuellement .

D'autres entreprises préparent également des offres pour le projet d'avions de recherche et sauvetage du gouvernement canadien. Lockheed Martin s'est notamment associé avec une entreprise de la Colombie-Britannique, Cascade Aerospace, pour offrir le C-130J. Le géant européen EADS-CASA, affilié d'Airbus, offre pour sa part le C-295 M. Ottawa devrait sélectionner un appareil en 2014.

Une victoire d'AleniaAermacchi lui permettrait de percer le marché canadien et de se positionner pour un autre projet d'envergure: l'achat d'avions d'entraînement pour les F-35.