La modernisation des deux plus petits avions d'affaires de Bombardier devrait avoir des conséquences positives pour Héroux-Devtek.

L'équipementier fabrique les trains d'atterrissage et certaines structures de l'aile du Learjet 40 XR et du Learjet 45 XR.

La récession de 2008-2009 a particulièrement frappé ces petits appareils de six et de huit passagers. Il y a une dizaine de jours, Bombardier a annoncé une série d'améliorations à ces appareils, des changements si importants que Bombardier a décidé de rebaptiser les avions Learjet 70 et Learjet 75. Héroux-Devtek s'attend à fabriquer les mêmes éléments pour les versions modernisées, en vertu notamment d'un contrat pluriannuel conclu avec Bombardier.

«Nous pensons que cette modernisation entraînera une augmentation des commandes, ce qui constitue une bonne nouvelle pour nous», a déclaré le président et chef de la direction d'Héroux-Devtek, Gilles Labbé, au cours d'une conférence téléphonique hier à l'occasion de la divulgation des résultats de l'exercice 2012.

Ces résultats ont d'ailleurs renforcé l'optimisme de l'entreprise. En dépit d'une économie toujours hésitante, les revenus ont augmenté de 6,4% pour atteindre 380,3 millions de dollars, un record pour Héroux-Devtek. Le bénéfice net a bondi de 38,4% pour atteindre 26,5 millions, soit 86 cents par action.

Avec un bénéfice par action de 29 cents pour le quatrième trimestre, Héroux-Devtek a facilement battu le bénéfice net de 27 cents que l'ensemble des analystes attendait.

«La dynamique dans la plupart de nos marchés stratégiques, tant dans le secteur de l'aérospatiale que dans celui des produits industriels, est de plus en plus favorable», a fait savoir M. Labbé.

En ce qui concerne l'aéronautique, la croissance proviendra surtout du côté civil, à commencer par le secteur commercial. Héroux-Devtek produit plusieurs composants pour l'Airbus A320 et le Boeing 777, des appareils qui connaissent une augmentation de cadence.

«Airbus et Boeing livreront plus d'appareils en 2012 que l'année dernière, et leurs carnets de commandes représentent autour de sept années de production», a noté M. Labbé.

Chez Bombardier, l'appareil turbopropulsé Q400 a connu des années maigres, mais la commande que le transporteur WestJet est sur le point de passer devrait améliorer la situation. Héroux-Devtek fabrique des composants importants des ailes du Q400, les longerons.

M. Labbé a affirmé que le marché de l'aviation d'affaires était sur le point de reprendre le chemin de la croissance. Il s'est montré particulièrement confiant au sujet de nouveaux programmes qui impliquent Héroux-Devtek, comme le Learjet 85 de Bombardier, le Legacy 450 d'Embraer et un nouvel avion d'affaires de Dassault.

Il prévoit une modeste croissance dans ce marché en 2013, suivi par une plus forte progression à partir de 2014.

Le marché militaire sera plus difficile au cours des prochaines années en raison du resserrement des budgets militaires de plusieurs pays, mais M. Labbé a fait valoir que le portefeuille de produits d'Héroux-Devtek dans ce secteur était bien diversifié. L'entreprise est notamment très présente dans le marché des pièces de rechange, qui devrait être moins touché par les compressions budgétaires.

Héroux-Devtek est aussi très impliquée dans le programme du chasseur F-35, le Joint Strike Fighter. L'entreprise fabrique notamment des composants de structures et des mécanismes de verrouillage.

«Cette année, nous devrions livrer à peu près le même nombre d'ensembles que l'année dernière, a déclaré M. Labbé. Nous nous attendons à une croissance limitée en 2014 et 2015, puis une croissance plus soutenue à partir de 2016.»

Le marché s'est toutefois montré tiède. Le titre d'Héroux-Devtek a perdu 10 cents pour clôturer à 8,18 dollars à la Bourse de Toronto hier, une perte de 1,2%.