Invoquant la réduction des budgets militaires en Europe, le fabricant de simulateurs de vols CAE (T.CAE) a annoncé mercredi la suppression de 300 postes, soit un peu moins de quatre pour cent de son effectif total de 8000 employés.

Les compressions des gouvernements européens se traduisent par «un niveau d'activité plus faible» sur ce continent, d'où la nécessité, pour l'entreprise montréalaise, de «réorienter (ses) ressources et (ses) capacités», a-t-elle indiqué mercredi par voie de communiqué.

On ne sait pas dans quels pays travaillent les employés touchés, mais la plupart d'entre eux ont déjà été informés de leur licenciement, a précisé CAE. L'entreprise promet de leur verser des indemnités de départ «appropriées». À cet effet, une charge de restructuration de 25 millions sera comptabilisée au cours du premier semestre de l'exercice 2012-13, qui a débuté le 1er avril.

Résultats

Malgré les difficultés dans le secteur militaire en Europe, les affaires de CAE se portent généralement bien.

À son quatrième trimestre, qui a pris fin le 31 mars, l'entreprise a enregistré des profits nets de 53,2 millions (21 cents par action), en hausse de 16,9% par rapport aux 45,5 millions (18 cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Les analystes financiers tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 20 cents.

Le chiffre d'affaires a grimpé de 9% pour atteindre 506,7 millions. Les revenus des secteurs civils ont crû de 9% pour se chiffrer à 215,4 millions alors que ceux provenant des secteurs militaires ont augmenté de 4% pour atteindre 267,1 millions. Quant aux revenus issus des «nouveaux marchés», ceux des mines et de la santé, ils ont bondi de 118% pour s'établir à 24,2 millions.

La marge bénéficiaire est passée de 17,6 à 20,6% dans les secteurs civils, mais elle a reculé dans les secteurs militaires, passant de 17,9 à 17,1%.

Les secteurs des mines et de la santé ont essuyé une perte d'exploitation de 1,2 million au quatrième trimestre, contre 1,3 million au trimestre précédent. L'analyste Cameron Doerksen prévoit que ces secteurs atteindront le seuil de rentabilité pendant l'exercice en cours.

Pour l'ensemble de l'exercice qui vient d'être clos, les profits nets ont totalisé 180,3 millions (70 cents par action), en hausse de 12,5% par rapport aux 160,3 millions (62 cents par action) engrangés pendant l'année précédente.

Les revenus annuels se sont élevés à 1,82 milliard, en progression de 11,7%.

«Nous avons eu une croissance solide des revenus et des marges dans notre secteur civil avec des commandes records. Et malgré les difficultés rencontrées, notre secteur militaire a clôturé l'exercice avec des prises de commandes solides, une croissance soutenue des revenus et de bonnes marges opérationnelles», a déclaré le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent, dans un communiqué.

À la fin mars, le carnet de commandes de CAE avait une valeur de 3,72 milliards, contre 3,51 milliards trois mois plus tôt.

Au quatrième trimestre, CAE a enregistré sept commandes de simulateurs de vols civils, ce qui porte à 37 le total pour l'ensemble de l'exercice. Pendant la période, l'entreprise a également signé des contrats portant sur des services de formation qui devraient générer des revenus futurs de 214,3 millions. Des contrats ont notamment été conclus avec les transporteurs Vueling Airlines (Espagne), AirAsia (Malaisie) et Vietnam Airlines.

Du côté militaire, CAE dit avoir reçu un «niveau record» de commandes aux États-Unis.

L'entreprise soutient que ses occasions d'affaires dans les secteurs militaires demeurent «importantes».

«Comme le démontrent nos prises de commandes enregistrées cet exercice, les contrats proviennent de plus en plus des régions en forte croissance comme l'Asie et le Moyen-Orient, qui modernisent leurs forces», a relevé CAE.

L'entreprise a par ailleurs annoncé mercredi la nomination de Gene Colabatistto au poste de président des activités militaires. Il remplace Martin Gagné qui, après 16 ans chez CAE, a décidé de prendre sa retraite.

M. Colabatistto a occupé des postes de direction dans des entreprises de l'industrie militaire et a fait partie du Corps des Marines des États-Unis.

CAE se présente comme un chef de file mondial en modélisation, simulation et formation pour les secteurs de l'aviation civile et de la défense. La société compte plus de 100 bureaux et centres de formation répartis dans une trentaine de pays.

En fin d'avant-midi, mercredi, l'action de CAE reculait de 2,5% pour s'échanger à 10,05 $, à la Bourse de Toronto.