Bombardier a profité d'un important salon d'aviation d'affaires en Europe pour annoncer la modernisation de ses deux plus petits appareils, le Learjet 40 XR et le Learjet 45 XR.

Les changements que Bombardier apporte à ces appareils sont tellement importants que l'avionneur a décidé de les rebaptiser: on parlera dorénavant du Learjet 70 et du Learjet 75.

Un moteur plus performant d'Honeywell permettra d'augmenter le rayon d'action des deux appareils tout en réduisant la consommation d'essence, a déclaré le vice-président du marketing de Bombardier Avions d'affaires, Rod Williams, que La Presse Affaires a joint à Genève.

Le poste de pilotage des appareils sera doté d'une nouvelle suite avionique, soit un ensemble de nouvelles technologies, comme la vision synthétique, et d'interfaces attrayantes, comme des écrans plats.

L'intérieur de la cabine sera également revu. L'ensemble aura la même esthétique que le Learjet 85, un nouvel appareil plus luxueux qui devrait faire son premier vol cette année. Le système de gestion de la cabine, avec écrans tactiles individuels, sera également semblable à celui du Learjet 85.

«Le programme de modernisation n'a pas la même ampleur, a expliqué M. Williams. La plateforme actuelle du Learjet 40 et du Learjet 45 est une excellente plateforme. Nous lui apportons des changements de façon très économique.»

La stratégie permet également de mettre au point les nouveaux appareils plus rapidement. Ceux-ci devraient entrer en service pendant le premier semestre de 2013. Ces avions font déjà l'objet de 50 commandes fermes, de lettres d'intentions et d'autres types d'engagement.

«C'est un ensemble de modifications très substantiel, mais les nouveaux appareils se détailleront au même prix que ceux qu'ils replacent», a affirmé M. Williams.

À l'heure actuelle, le Learjet 40, qui peut transporter six passagers, coûte autour de 9,3 millions de dollars US, alors qu'avec huit passagers, le Learjet 45 se détaille à 12,8 millions US. Les Learjets sont fabriqués à Wichita au Kansas.

Un des concurrents de Bombardier, Cessna, a également profité du salon EBACE de Genève pour lancer un nouvel appareil, le Longitude. Cet appareil, plus gros avion d'affaires de Cessna, entrera en concurrence avec le Challenger 605 de Bombardier.

De son côté, Flexjet, programme de multipropriété d'avions de Bombardier, a conclu une alliance de marketing avec Qatar Airways. Les membres de Flexjet auront des avantages lorsqu'ils voleront à bord des vols commerciaux de Qatar Airways, et les clients du transporteur auront accès aux biréacteurs d'affaires Bombardier de JetSolutions, qui exploite un des programmes de Flexjet, en Amérique du Nord.

Par ailleurs, Qatar Airways est toujours en négociations avec Bombardier au sujet de l'acquisition de 10 biréacteurs d'affaires Global 7000 et Global 8000. Le transporteur a signé une lettre d'intention, mais il reste à finaliser les détails. La division d'affaires de Qatar exploite actuellement six avions d'affaires de Bombardier.

Toutefois, les négociations entre Qatar Airways et Bombardier au sujet de la CSeries sont toujours au point mort. Il y a un mois, le chef de la direction de Qatar Airways, Akbar Al Baker, avait déclaré que l'appareil l'intéressait toujours, mais que les employés de Qatar avaient déjà fort à faire avec l'introduction d'une série de nouveaux appareils, comme l'Airbus A350, le Boeing 787 et l'Airbus A320 Neo.

«Nous voulons que notre société garde une taille modeste, nous n'avons donc pas de très grandes équipes pour gérer ces nouveaux programmes, avait expliqué M. Akbar lors d'une conférence de presse à Montréal. Nous avons suspendu les discussions avec Bombardier au sujet de la CSeries.»

M. Akbar a tenu des propos semblables à Genève hier.

L'action de catégorie B de Bombardier a clôturé à 3,80$ à la Bourse de Toronto hier, soit au même niveau que vendredi.