Le gouvernement du Québec a dit être disposé à offrir une aide financière à un éventuel nouveau propriétaire de l'entreprise d'entretien d'avions insolvable Aveos, en autant qu'il y ait un plan viable qui maintienne des emplois à Montréal.

Le ministre du Développement économique, Sam Hamad, a affirmé aux médias, vendredi, qu'il appuierait un plan permettant de créer et de maintenir des activités dans la métropole.

Un juge devrait approuver dans la journée un processus de deux mois pour la vente d'Aveos.

Les groupes intéressés auraient jusqu'au 29 mai - cinq semaines - pour préparer leurs offres pour les trois établissements d'Aveos.

Les entreprises choisies se verraient ensuite accorder environ 10 jours pour finaliser leurs offres et remplir toutes les conditions requises, indique une motion devant être présentée au juge Mark Schrager de la Cour supérieure du Québec.

M. Hamad n'a pas voulu spécifier quel type d'aide financière le gouvernement du Québec pourrait offrir, mais a affirmé vouloir conserver les emplois et s'assurer qu'une solution à long terme soit trouvée.

«Les contribuables ne paieront pas pour rien. Il y aura des retombées économiques au Québec, il y aura des emplois à Montréal. C'est ce qui est important.»

Le ministre a ajouté que le gouvernement n'allait pas se substituer aux entreprises privées dans la course à l'acquisition d'Aveos.

Lufthansa Technik ainsi que d'autres grandes entreprises spécialisées dans l'entretien d'avions sont parmi les repreneurs intéressés par Aveos.

C'est ce qu'a confirmé à mots couverts le ministre québécois du Développement économique, Sam Hamad, vendredi.

Aveos est l'entreprise responsable de l'entretien des avions d'Air Canada [[|ticker sym='T.AC.B'|]] qui a fermé brutalement ses portes en mettant à pied plus de 1600 travailleurs dans la région de Montréal.

Plus tôt cette semaine, M.Hamad avait révélé que 23 offres de reprise avaient été reçues.

En point de presse à Montréal vendredi, il n'a pas voulu indiquer clairement quelles entreprises étaient intéressées. Il a toutefois précisé qu'une d'entre elles était une société mentionnée jeudi par Radio-Canada, soit Lufthansa Technik, rattachée aux lignes aériennes allemandes du même nom.

Lufthansa est d'ailleurs un des partenaires d'Air Canada dans le groupe Star Alliance.

M. Hamad a ajouté que «d'autres entreprises importantes» étaient sur les rangs. Selon lui, il s'agirait d'«entreprises principales qui sont dans le domaine de l'entretien, des moteurs, des composantes». Il n'a pas voulu donner de détails sur le soutien financier que pourrait offrir le gouvernement au repreneur éventuel.

À savoir s'il est logique que le gouvernement vienne éventuellement en aide à un géant de l'aviation comme Lufthansa, M. Hamad a rétorqué que «le contribuable ne paiera pas pour rien, qu'il y aura des retombées fiscales au Québec, des emplois à Montréal, et c'est ce qui importe».

La direction de Lufthansa Technik, établie à Hambourg, n'a pas donné suite à des demandes d'entrevue.

Le porte-parole du ministre a aussi refusé donner davantage de détails sur les entreprises intéressées, pour ne pas nuire au processus judiciaire en cours.

Aveos, le principal fournisseur d'Air Canada dans les services de maintenance, a mis à pied plus de 2600 employés à travers le pays, le 20 mars, en cessant ses activités.

La compagnie est actuellement assujettie à la Loi sur les arrangements avec les créanciers. La cour a nommé un responsable de la restructuration, chargé de mettre en valeur les actifs. Le tribunal a fixé au 29 mai la date limite pour faire parvenir une offre.

Les entreprises choisies se verront ensuite accorder environ 10 jours pour finaliser leurs offres et remplir toutes les conditions requises, indique une motion présentée au juge Mark Schrager de la Cour supérieure du Québec.

En parallèle, le gouvernement du Québec a déposé en Cour supérieure cette semaine une requête pour forcer Air Canada à maintenir ses activités d'entretien à Montréal en vertu de la loi fédérale.