Les coûts liés au démarrage des nouveaux contrats de contrôle de sécurité dans plusieurs aéroports canadiens ont plombé les résultats de Garda (T.GW) à son quatrième trimestre.

Au cours de la période qui a pris fin le 31 janvier, l'entreprise montréalaise a enregistré des profits nets de 7 millions $ (22 cents par action), en baisse de 34,5% par rapport aux 10,7 millions $ (34 cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Les analystes financiers sondés par Thomson Reuters tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 30 cents.

Les résultats ont principalement souffert des frais de 2 millions $ qui ont découlé du démarrage des nouveaux contrats accordés l'automne dernier par l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA).

L'entreprise a remporté la plus grande partie de ces contrats mais en a tout de même perdu certains, de sorte qu'elle a dû verser des indemnités de départ à plusieurs centaines d'employés.

Le chiffre d'affaires trimestriel a progressé de 15,3% pour atteindre 329,3 millions $. Les revenus provenant des services de transport de valeur ont crû de 7,6%, ceux des activités de sécurité au Canada de 17,3% et ceux issus du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord de 39,1%.

«Nous avons élargi nos opérations tout en intégrant de nouveaux contrats efficacement», a déclaré jeudi le grand patron de Garda, Stéphan Crétier, au cours d'une téléconférence avec les analystes.

«Nous avons également développé de nouveaux secteurs géographiques où notre présence était encore limitée, ce qui donne à Garda de nouvelles avenues pour la croissance future», a-t-il ajouté.

Au cours des derniers mois, l'entreprise a décroché plusieurs contrats de transport de valeurs auprès d'institutions financières américaines.

Des sociétés pétrolières et gazières actives en Alberta ont également confié à Garda la protection de leurs installations.

Bureau à Tripoli

L'entreprise a aussi accru sa présence au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où elle assure la sécurité d'installations pétrolières, d'ambassades et d'organisations non gouvernementales.

Garda a récemment ouvert un bureau à Tripoli, en Libye, dans l'espoir de profiter de la reprise des activités pétrolières après la sanglante insurrection de l'an dernier.

La firme a aussi réussi à renouveler son permis d'exploitation en Afghanistan en dépit des contraintes que Kaboul a récemment imposées à l'industrie de la sécurité.

M. Crétier, qui vit désormais à Dubaï, où Garda possède un important bureau, espère faire passer de 100 à 200 millions $ les revenus annuels que l'entreprise tire de cette région, et ce, d'ici la fin de l'année.

Quant aux contrats de l'ACSTA, ils doivent procurer à Garda des revenus de 1,1 milliard $ au cours des cinq prochaines années.

Pour l'ensemble de l'exercice, Garda a enregistré un bénéfice net de 21,6 millions $ (68 cents par action), en baisse de 24,4 pour cent par rapport aux 28,6 millions $ (90 cents par action) engrangés pendant l'année précédente.

Le recul de la rentabilité s'explique principalement par la hausse des dépenses d'amortissement et des frais financiers liés aux investissements effectués pour soutenir la croissance, a expliqué l'entreprise.Les revenus annuels ont totalisé 1,23 milliard $, en hausse de 9,3%.

L'acquisition de la firme québécoise Kolossal, l'an dernier, a fait gonfler le chiffre d'affaires de 54,3 millions $.

En revanche, la dépréciation du dollar américain a eu pour effet de diminuer les revenus de 19,1 millions $.

Pour l'exercice en cours, Garda prévoit réaliser un bénéfice d'exploitation de 145 millions $, ce qui constituerait une hausse de 13% par rapport aux 128 millions $ dégagés au cours de chacune des trois dernières années.

L'entreprise continue d'évaluer les possibilités d'acquisition, principalement au Canada et aux États-Unis.

«Nous allons nous appliquer à devenir le joueur numéro un ou numéro deux aux États-Unis avant d'examiner d'autres marchés», a affirmé Stéphan Crétier en réponse à un analyste qui lui demandait si Garda s'intéressait à l'Amérique latine, région en forte croissance qui a d'importants besoins en matière de sécurité.

Il faut dire que Garda reste lourdement endettée. Au 31 janvier, sa dette à long terme s'élevait à 612,9 millions $, en hausse de 40,5 millions $ sur un an.