Des représentants des 2600 travailleurs d'Aveos mis à pied la semaine dernière sont ressortis fort déçus, lundi, de leur rencontre avec le ministre fédéral des Transports, Denis Lebel.

Au terme d'une réunion d'une quarantaine de minutes aux bureaux du ministre à Ottawa, le porte-parole des travailleurs mis au chômage, Jean Poirier, a déploré le fait qu'il n'ait obtenu aucun engagement de M. Lebel.

Il a dit que le ministre s'est contenté de répéter qu'il étudie le dossier et qu'il est prêt à revoir M. Poirier et les autres représentants de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA).

Mais les travailleurs, eux, réclament des gestes concrets tout de suite.

«Je m'attendais à plus que ça», s'est plaint M. Poirier au pied de l'édifice qui abrite le ministère des Transports.

«Je suis déçu, je suis très déçu. Même s'il me dit qu'il va me parler pendant un mois, présentement, mon monde est dans la rue», a-t-il insisté.

Lundi matin, les représentants syndicaux avaient rencontré le nouveau chef du NPD, Thomas Mulcair. Et ils prévoyaient une réunion avec des députés libéraux en après-midi. La réception de l'opposition à leurs demandes a été plus positive.

Les travailleurs réclament au gouvernement fédéral une aide semblable à l'aide financière qu'Ottawa a donnée à General Motors.

Les ex-employés d'Aveos, un sous-traitant d'Air Canada, estiment que si le fédéral a pu investir jusqu'à 11 milliards $ pour le plan de sauvetage de GM, il peut ouvrir son portefeuille pour leur industrie.

M. Poirier calcule qu'aussi peu que 200 millions $ suffiraient pour qu'Ottawa reprenne une participation dans Air Canada et ait ainsi son mot à dire sur l'avenir des travailleurs d'Aveos. La compagnie qui a mis la clé sous la porte louait ses hangars et ses outils à Air Canada. Ses travailleurs étaient encore des employés d'Air Canada jusqu'en juillet dernier.

«La game, elle se joue depuis trois ans. (...) Je suis sûr que les dés sont déjà pipés», a dit M. Poirier.

L'AIMTA, si elle est déçue de la réaction d'Ottawa, espère beaucoup de Québec.

«Si j'ai un gouvernement qui ne bouge pas, le seul moyen de faire bouger ce gouvernement-là, c'est comme Jean Charest a dit; ils vont entreprendre des mesures légales contre le gouvernement fédéral. Puis ça, j'étais content de l'entendre», s'est consolé M. Poirier.

Les travailleurs d'Aveos organisent une manifestation sur la colline parlementaire à Ottawa, mardi matin.