Une centaine de travailleurs d'Aveos sont pour une quatrième journée devant les bureaux d'Air Canada, boulevard de la Cote-Vertu, à Montréal.

La police a encadré le passage d'un bus de cadres d'Air Canada jusqu'à leurs bureaux, ce matin.

«Personne rentre dans les headquarters depuis lundi, c'est sûr que les opérations en mangent un bout», explique Benoit Lanctôt, un responsable syndical.

Il y a eu de la bousculade au passage de ce bus, poursuit-il: il dit avoir reçu un coup au visage de la part d'un policier.

Un deuxième bus transportant des employés d'Air Canada a souhaité aussi arriver jusqu'aux bureaux de la compagnie aérienne. Mais les travailleurs d'Aveos ont opposé une fin de non-recevoir.

Réunis depuis les aurores ce matin, les travailleurs, sans emploi depuis lundi, continuent à manifester leur mécontentement.

«On veut pas faire de la casse, on veut juste avoir nos jobs», dit l'un d'entre eux.

Bien des incertitudes demeurent: Matthieu St-Arneault, technicien avionique, se demande si son ancien employeur lui versera sa dernière paie et son 4%.

«On a aucune idée de quand on va nous payer», dit le jeune homme. Dans l'expectative, il se serre la ceinture. «Je fais du covoiturage», dit-il.

S'ils bloquent le passage des employés d'Air Canada, les travailleurs d'Aveos accompagnent chaque passage de leurs collègues venus chercher leurs coffres à outils.

1800 employés ont perdu leur emploi avec la fermeture d'Aveos, une entreprise de maintenance d'avions, dont le principal client était Air Canada.

Depuis lundi, ces travailleurs demandent que le gouvernement fédéral intervienne et demande à Air Canada de respecter l'une de ses obligations légales: maintenir ses centres de maintenance à Montréal et Winnipeg.

Hier, les syndiqués ont remporté une première manche à Québec, où l'Assemblée nationale a voté à l'unanimité en faveur d'une résolution en leur faveur. Québec pourrait engager des actions légales contre Air Canada.

«Peut-être que quelque chose finira par sortir de tout ça», espère un travailleur.