Le groupe américain de la livraison de colis United Parcel Service (UPS) va racheter son rival néerlandais TNT Express pour 5,16 milliards d'euros (6,8 milliards de dollars US), renforçant ainsi sa position en Europe et confortant sa place de leader mondial du secteur.

UPS propose d'acheter TNT Express, numéro deux européen de la messagerie rapide derrière l'allemand DHL, au prix de 9,50 euros par action en numéraire, soit une prime de 53,7% par rapport au cours de clôture du 16 février, veille de l'annonce des discussions entre les deux groupes.

TNT Express, qui a essuyé une perte nette de 270 millions d'euros en 2011, a précisé que son directoire et son conseil de surveillance avaient l'intention de soutenir «à l'unanimité» cette offre et qu'ils demanderaient aux actionnaires d'en faire de même, selon un communiqué commun.

PostNL, qui détient 29,8% du capital de TNT Express, a annoncé lundi dans un communiqué être favorable à l'opération, qui devrait lui rapporter 1,54 milliard d'euros.

UPS a précisé que son OPA amicale sur le groupe néerlandais, qui emploie 82   a000 salariés et est présent dans 200 pays, aurait un impact positif sur ses résultats financiers dès la première année et être certain d'obtenir les autorisations nécessaires pour la mener à bien.

Outre l'approbation des actionnaires, cette acquisition doit encore en effet obtenir le feu vert des autorités de la concurrence.

«Nous voyons là des problèmes de droit à la concurrence et de régulation», a déclaré à l'AFP Dirk Klasen, un porte-parole de Deutsche Post, propriétaire de DHL, disant s'attendre «à ce que les autorités de concurrence examinent ce processus dans le détail».

À la Bourse d'Amsterdam, l'opération était bien accueillie, l'action TNT gagnant 1,03% à 9,44 euros, vers 11h30 GMT (7h30 à Montréal), dans un marché en baisse de 0,21%.

«La transaction va créer un leader global sur le marché de la logistique, avec plus de 45 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel», se sont réjoui UPS et TNT.

Pour nombre d'analystes, UPS réalise une percée en Europe avec cette acquisition. Selon des données 2010, le groupe américain contrôlait seulement à l'époque 7,7% du marché européen de la messagerie rapide, contre 9,6% à TNT, 3,3% à FedEx, loin derrière DHL avec 17,6% du marché.

«Avec l'acquisition de TNT, ils (UPS) font beaucoup d'économies d'échelle et deviennent numéro un en Europe, laissant DHL et Fedex loin derrière», a commenté Maarten Bakker, analyste chez ABN Amro.

UPS et TNT Express espèrent réaliser entre 400 et 500 millions d'euros de synergies de coûts annuellement à la fin de la quatrième année après le rachat.

Selon M. Bakker, il est très peu probable que FedEx, le grand rival d'UPS, fasse une contre-offre, disposant de moins de liquidités et sachant qu'ils «seraient dépassés par UPS».

UPS a en effet dégagé en 2011 des liquidités de 5 milliards de dollars (3,80 milliards d'euros), ce qui lui donne de la flexibilité pour se lancer dans de grosses acquisitions.

L'OPA amicale sur TNT Express s'inscrit dans la stratégie du numéro un mondial de la messagerie rapide de renforcer sa présence en Europe, après le rachat annoncé à la mi-février du livreur de colis belge Kiala, présent en France, en Espagne et au Bénélux.

Elle devrait lui permettre en outre de renforcer sa position «dans des régions à forte croissance comme l'Asie et l'Amérique latine», est-il indiqué dans le communiqué.

«Environ 36% du chiffre d'affaires annuel du groupe combiné sera produit en dehors des États-Unis, contre 26% aujourd'hui pour UPS», qui emploie 400.000 personnes, ont-ils précisé.

TNT Express avait refusé mi-février une première offre d'UPS, proposant 9 euros par action en numéraire, ce qui valorisait le groupe à 4,9 milliards d'euros.

TNT Express est issu de la scission en mai 2011 du groupe TNT, qui avait débouché sur la création de deux sociétés distinctes: TNT Express et le groupe postal PostNL, principalement actif au Pays-Bas.

Basé à Atlanta en Géorgie, UPS a enregistré un chiffre d'affaires de 53,1 milliards de dollars en 2011, contre 40 milliards de dollars à son rival FedEx, qui emploie 290 000 personnes.