Une centaine d'employés au sol d'Air Canada manifestent lundi à l'aéroport Montréal-Trudeau, alors que la ministre fédérale du Travail Lisa Raitt a annoncé le dépôt d'un projet de loi qui rend illégal tout arrêt de travail chez le transporteur aérien.

Mécaniciens, bagagistes et certains employés de bureau du transporteur aérien croyaient tomber en grève cette nuit. Mais le renvoi de leur dossier de négociation devant le Conseil canadien des relations industrielles bloque toute possibilité de débrayage ou de lock-out.

Les membres de la section locale de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l'aérospatiale (AIMTA-FTQ) se sont donc tournés vers une manifestation symbolique, sur un tronçon de trottoir fortement surveillé. Marcel St-Jean, président local du syndicat, a expliqué que ses 1700 membres ne voulaient pas nuire aux voyageurs, mais simplement leur faire voir que les relations de travail ne sont pas au beau fixe chez Air Canada.

Selon le syndicat, les négociations avec l'employeur achopperaient sur plusieurs points.

En 2003, «les employés ont du faire de grosses concessions pour sauver la compagnie» lorsque celle-ci s'est placée sous la protection des lois sur la faillite, a affirmé M. St-Jean. Il estime qu'Air Canada ne prend pas assez en considération ces sacrifices.

La ministre Raitt va présenter une loi contre un arrêt de travail

Le gouvernement fédéral poursuit sa tactique pour empêcher une grève ou un lock-out chez Air Canada.

La ministre fédérale du Travail Lisa Raitt a annoncé, lundi, le dépôt d'un projet de loi qui rend illégal tout arrêt de travail chez le transporteur aérien.

La semaine dernière, la ministre Raitt voyant s'annoncer un lock-out des pilotes d'Air Canada et le début des moyens de pression chez les mécaniciens, les bagagistes et les agents de fret, a confié les deux dossiers au Conseil canadien des relations industrielles.

La manoeuvre empêchait l'arrêt de travail en attendant que le Conseil juge de l'impact d'un tel arrêt sur la santé et la sécurité des Canadiens. La ministre s'achetait ainsi du temps en attendant l'adoption d'un éventuel projet de loi.

Lundi, elle faisait adopter une motion assurant que l'étude de son projet de loi se ferait en accéléré.

L'opposition dénonce ce qu'elle estime être une attaque contre les droits fondamentaux des travailleurs.

Le gouvernement conservateur, lui, se dit obligé de protéger l'économie canadienne et les familles canadiennes qui voyagent en cette semaine de relâche scolaire en Ontario.

- Avec La Presse Canadienne