Le grand patron de Bombardier a écarté la possibilité d'une nouvelle réduction de la cadence de production à son usine de Mirabel en 2012.

Pierre Beaudoin a même évoqué la possibilité d'une augmentation de la cadence «dans le futur». «Malheureusement, l'année 2011 a été difficile, mais si nous regardons les opportunités qui sont devant nous, nous pensons que l'année 2012 sera une bonne année», a déclaré M. Beaudoin hier, au cours d'une téléconférence organisée dans le cadre de la divulgation des résultats de l'exercice 2011. «Nous avons eu à réduire la cadence de production du CRJ et du Q400 l'année dernière, mais nous pensons être en mesure de maintenir cette cadence tout en nous fixant l'objectif d'avoir des ventes supérieures aux livraisons pour être capables de considérer une augmentation dans le futur.»

Bombardier Aéronautique n'a reçu que 11 commandes pour des appareils régionaux en 2011, ce qui a forcé l'avionneur à réduire la cadence de production de ces appareils. Cette décision n'a cependant pas entraîné de licenciements dans la région montréalaise, Bombardier ayant réaffecté le personnel impliqué à d'autres programmes.

Toutefois, depuis le début de l'année 2012, Bombardier a reçu des commandes fermes pour six biréacteurs régionaux CRJ1000 et sept turbopropulseurs Q400.

M. Beaudoin a expliqué que Bombardier avait doublé son équipe de vente à l'extérieur de l'Amérique du Nord et de l'Europe et qu'elle avait mis en service le CRJ1000, un appareil qui concurrence le populaire Embraer 190.

«Dès la première compétition entre l'Embraer 190 et le CRJ1000, nous avons gagné», a lancé le président et chef de la direction de Bombardier, notant que cette commande provenait d'un pays émergent, l'Indonésie.

Il a fait valoir qu'il y avait d'autres occasions intéressantes dans les pays émergents, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord. Il a notamment souligné le projet de transporteur régional que caresse WestJet, qui nécessiterait l'acquisition de 40 turbopropulseurs.

«Nous pensons que nous avons l'appareil idéal pour cela», a-t-il déclaré.

M. Beaudoin s'est également montré optimiste au sujet de la CSeries, rappelant que les 138 commandes fermes reçues jusqu'ici représentaient les 30 premiers mois de production.

«Nous avons des lettres d'ententes pour 45 appareils que nous cherchons à convertir en commandes fermes, a ajouté le grand patron de Bombardier. Nous travaillons également sur de nouveaux clients. Et il y a la Chine, qui, généralement, passe ses commandes plus près de l'entrée en production. Nous travaillons là-dessus.»

La CSeries devrait effectuer son premier vol d'ici la fin de l'année. L'usine de Saint-Laurent a commencé à assembler des cabines de pilotage, l'usine de Belfast a fait du progrès avec les ailes et le fuselage central, des composants ont commencé à arriver à Mirabel. M. Beaudoin a toutefois entrouvert la porte à de possibles délais. «C'est très complexe parce que tous ces composants doivent être mis ensemble, a-t-il déclaré. Je suis très excité, nous avons un bon plan, mais nous devrons suivre la situation quotidiennement.»

Les revenus de Bombardier ont atteint 18,3 milliards US en 2011, comparativement à 17,9 milliards US l'exercice précédent. Le bénéfice net a augmenté de 8%, passant de 775 millions US à 837 millions US. Cette hausse est d'autant plus intéressante que l'exercice 2011 ne comptait que 11 mois, comparativement à 12 pour l'exercice précédent. Bombardier a modifié son année financière de façon à ce qu'elle se termine le 31 décembre plutôt que le 31 janvier.

La direction de Bombardier a toutefois déçu les analystes en prévoyant une marge bénéficiaire avant impôts et intérêts de 5% pour la filiale aéronautique. Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, prévoyait une marge de 7%, alors que Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, prévoyait 6,5%.

L'action de catégorie B [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] de Bombardier a perdu 45 cents pour clôturer à 4,30$ à la Bourse de Toronto hier, une glissade de 9,5%.