La CSeries transformera le marché du transport aérien, comme l'ont fait les transporteurs au rabais et les biréacteurs régionaux à la fin du XXe siècle.

C'est ce qu'a soutenu le grand patron de Bombardier, Pierre Beaudoin, dans une allocution prononcée hier midi devant le Wings Club, à New York et dont le texte a été rendu disponible sur le site internet de Bombardier.

M. Beaudoin a affirmé que la nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places était révolutionnaire en raison de sa polyvalence: ces avions pourront avoir accès à de petits aéroports tout en ayant un rayon d'action de plus de 5500 km, ce qui correspond à des vols de six heures.

Ils permettront aux transporteurs d'offrir une plus grande fréquence parce que leurs coûts par siège seront concurrentiels par rapport aux avions de plus grande taille.

«La CSeries créera un nouveau paradigme, tout comme les transporteurs à faibles coûts ont transformé le marché du transport aérien dans le dernier quart du XXe siècle, tout comme nous l'avons fait pour l'aviation régionale avec le biréacteur CRJ», a déclaré Pierre Beaudoin.

Il a affirmé que le CRJ de Bombardier avait suscité du scepticisme dans l'industrie, avant de faire sa place et de surpasser les attentes. Un même scepticisme attend maintenant la CSeries.

«Le duopole des avions commerciaux se sent manifestement menacé et il semble que dans ce cas, l'attaque soit leur meilleure défense», a-t-il déclaré, avant de passer en revue les critiques exprimées au sujet de la nouvelle famille.

«Au départ, les détracteurs des avions CSeries affirmaient que nous avions choisi la mauvaise technologie, a-t-il rappelé. Puis, très peu de temps après, certains concurrents ont décidé d'utiliser le même moteur de prochaine génération que celui des avions CSeries, et la technologie n'était plus un problème.»

Le président de Bombardier a ajouté que les détracteurs montraient également du doigt le «lent démarrage» des commandes.

«Nous ne livrons concurrence ni à l'appareil A320 Neo, ni à l'appareil 737-800 Max, a-t-il soutenu. Si vous comparez des pommes avec des pommes, nous avons vendu plus d'appareils que nos concurrents sur le marché des avions de moins de 150 sièges, et la progression de nos ventes correspond à nos souhaits et à nos besoins.»

Il a notamment fait valoir que les 300 commandes fermes et options déjà enregistrées représentaient deux années et demie de production.

«La dernière affirmation des détracteurs cherche à semer le doute sur notre capacité de livrer à temps les appareils, a-t-il indiqué. Nous continuons à viser fin 2013 pour la première livraison. Nous construisons notre premier avion d'essai à Mirabel et l'intégration et la mise en service se déroulent aussi bien que nous l'avions prévu.»